Les événements survenus le 12 novembre dernier au Caire, deux jours avant le match Egypte-Algérie comptant pour la dernière journée des éliminatoires du Mondial 2010, relatifs au caillassage du bus transportant les joueurs algériens entre l'aéroport du Caire et leur lieu d'hébergement, ont remis sur la table la polémique autour du «poids» de la Fédération égyptienne de football au sein des instances internationales de cette même discipline, en l'occurrence la CAF et la FIFA. Le «silence» de ces deux institutions par rapport à cette affaire -trois joueurs blessés 48 heures avant la rencontre- a intrigué plus d'un. Même l'ancien international français Emmanuel Petit a dit ne pas comprendre cette attitude. Pour lui, il est inconcevable de faire jouer un match alors que des joueurs ont été blessés juste avant. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que l'Egypte use de cette façon pour remporter une rencontre. Il y a environ deux ans, les joueurs du club tunisien l'Etoile du Sahel, qui avait remporté la Champions League africaine, en tenant en échec le Ahly au Caire même (3-1) ont été agressés dans la tribune officielle. Pourtant, aucune sanction à la mesure de l'acte n'avait été prononcée à l'encontre du club. Pour plus d'un, cette «impunité» est le fait de la forte présence d'Egyptiens au sein des instances internationales de football, mais surtout le fait de la présence du siège de la CAF au Caire. Si les Egyptiens ne sont pas dominants dans les commissions de la Confédération africaine -quoiqu'ils aient deux membres au sein du comité exécutif, à savoir Hani Aboureda et Mustapha Fahmy en tant que secrétaire général, alors que côté algérien il n'y a que Mohamed Raouraoua-, il faut dire que le secrétariat de la CAF, travaillant directement sous la houlette de Fahmy, est majoritairement égyptien. C'est ce qui fait que, depuis longtemps, la CAF donne l'air d'être «partiale» lorsqu'il s'agit d'affaires touchant aux intérêts égyptiens. C'est peut-être en raison de ces paramètres que les Egyptiens ont osé attaquer le bus des joueurs algériens. D'un autre côté, il est à relever que les Egyptiens sont plus nombreux, comparativement aux Algériens, au sein de la FIFA. De plus, Hani Aboureda est membres du comité exécutif de l'instance mondiale du football. Si l'Algérie compte cinq personnes dans les différentes commissions, à savoir Mohamed Raouraoua, Belaïd Lacarne, Yacine Zerguini, Hamid Haddadj et Mohamed Mechrara, l'Egypte est représentée, quant à elle, par neuf personnes. C'est pour cela que la Fédération égyptienne de football tente de tout faire pour influencer la FIFA afin qu'elle ne prononce pas une sanction sévère à son encontre. Mais est-ce que cela va fonctionner comme elle le désire ? Est-ce que la présence d'un Egyptien au sein du comité exécutif de la FIFA suffirait pour changer le cours des choses ? Il faut dire que cette affaire du Caire a pris une ampleur tellement importante, avec les images en boucle de l'agression du bus diffusées par plusieurs chaînes de télévision, que la commission de discipline de la FIFA ne pourrait, maintenant, rester sans réagir. Dans le cas contraire, ce seraient vraiment un précédent très grave dont les conséquences seraient négatives sur le football mondial. En tout cas, la tournure prise par cette affaire a montré que le «poids» qu'ont les Egyptiens au sein de ces instances a été sérieusement «ébranlé». La CAF ne peut, en aucune manière, continuer indéfiniment à protéger les dépassements de la Fédération égyptienne… A. A.