De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur L'équipe algérienne de football est devenue un exemple à suivre, ont souligné bon nombre de mordus de la balle à onze. Les Verts, a-t-on ajouté, ont su, grâce à leur talent, unifier le peuple algérien et ont également su comment faire renaître cet «amour de la patrie». Cette qualification, selon des jeunes, est une victoire de tout un pays et les Verts méritent tout le respect. «Nous avons une bonne équipe et il est du devoir de tous de bien la conserver, car, avec cette formation, on peut réaliser l'impossible, il faut juste savoir comment organiser les choses», ont expliqué trois jeunes gens. Selon bon nombre de jeunes, ces derniers n'ont cessé de s'interroger sur «cette mouche qui a piqué les Egyptiens», au point qu'il est difficile de croire qu'un match de football, fût-il un match de qualification pour la Coupe du monde, puisse générer un déchaînement d'agressivité et de haine. «Des commentaires vindicatifs, haineux et racistes essaiment les forums sportifs mais également politiques. Que s'est-il passé pour qu'on en arrive là ?» s'est interrogé Ali, un internaute, tout en précisant que les médias égyptiens se sont mis à haranguer leur sélection et mettre la pression sur le onze algérien. «Les encouragements étaient sportifs au début mais à mesure que le match décisif approchait, les discours médiatiques ont commencé à prendre un ton plus agressif et plus surprenant. Ce qui est grave, comme cela a été souligné, c'est que ces analystes “sportifs” et autres animateurs de télévision, des chaînes très populaires en Egypte, notamment Dream TV, Nile Sport et Nile News, ont commencé à traiter le peuple algérien de tous les noms. […] Mais, algériens que nous sommes, nous avons ignoré ces ‘‘brebis galeuses'' qui n'ont pas réussi a digérer cette défaite, laquelle marquera à vie leur mémoire et qui se prennent pour le nombril du monde.» Les jeunes Tlemcéniens précisent que «les Algériens possèdent l'art de la patience ; c'est un peuple fort au passé prospère qui ignore complètement ce que disent les Egyptiens. ‘‘Les chiens aboient, la caravane passe'', comme dit l'adage. Ils nous ont agressé et c'est indigne d'un pays qui se prétend oum edounia». Ils diront qu'«aucun pays au monde ne peut mobiliser tous les moyens pour le déplacement de 20 000 personnes en trois jours, pourtant ce n'est qu'un match de football et si cela était autre chose ?» Selon certains jeunes Tlemcéniens qui se sont déplacés à Khartoum, les supporters algériens criaient de joie et ont créé une ambiance mémorable et personne n'a pensé aux Egyptiens. «Nous dansions et chantions après le but de Antar Yahia ; ce qui nous a fait oublier ce qui s'était passé en Egypte où les supporters égyptiens ont agressé les Verts entre l'aéroport et leur lieu d'hébergement, malgré une forte présence de policiers égyptiens, avec un bilan de cinq joueurs blessés, à savoir Halliche, Saïfi, Djebbour, Lemouchia et Mansouri. A Khartoum, les témoins rejettent cette histoire d'agression contre les Egyptiens et cela n'a fait que confirmer l'amour des Algériens pour leur pays qui, grâce à ses hommes, a réussi à arracher ce qu'il y a de plus cher au monde : son indépendance.