L'affaire de la 19ème édition de la Coupe d'Afrique des nations de handball, prévue au mois de février prochain, ne cesse de connaître des développements. Après un suspense qui a duré plusieurs jours, la Confédération africaine de handball (CAHB) vient de décider de réattribuer l'organisation de cette CAN à l'Egypte après que cette dernière s'en est désisté le 30 novembre dernier. La Fédération algérienne (FAH) a, de son côté, et comme attendu, affirmé qu'elle prendra part à cette compétition qualificative pour le Mondial dans les deux catégories (hommes et femmes). Un quelconque retrait ou boycott donnerait lieu à des sanctions allant jusqu'à deux années de suspension de toutes les compétitions internationales. Cette affaire donne ainsi une idée claire du «sérieux» de la Confédération africaine. Car il est clair que, si un désistement s'était produit en Europe à trois mois du début de la compétition, la Confédération continentale aurait immédiatement réagi sans attendre un quelconque «développement». Pour rappel, la Fédération égyptienne, qui avait argumenté dans un premier temps son choix de se désister de l'organisation de cette édition par la «tension» existant entre l'Egypte et l'Algérie, s'est rétractée en raison du fait que le Maroc et la Tunisie n'étaient pas apparemment prêts à organiser cette CAN et qu'il ne restait que l'option algérienne. Est-il sérieux qu'un pays se désiste officiellement de l'organisation d'une compétition continentale tout en posant des conditions (les Egyptiens ont demandé que celle-ci ne soit pas organisée en Algérie) et se rétracte quelques jours plus tard sans que la Confédération africaine réagisse ? Au-delà du discrédit du sport africain, qui fait montre d'un amateurisme flagrant, la réappropriation de l'organisation de la CAN par l'Egypte sonne comme un «camouflet» pour les autorités sportives algériennes qui n'ont pu faire imposer un certain sérieux, l'éthique et l'application de la réglementation au niveau de la Confédération africaine. En tout cas, ce feuilleton démontre que les responsables de l'instance algérienne de handball ne sont pas en mesure de faire le «poids» avec leurs homologues égyptiens qui, il faut le dire, sont fortement soutenus par le président de la Fédération internationale de handball (IHF), l'Egyptien Moustapha Hassen, et son compatriote, le vice-président de la Confédération africaine, Medhet Al Baltagui. Sans s'attarder sur l'inconséquence de l'instance africaine, il est clair que la «faiblesse» de la partie algérienne est, entre autres, le résultat d'une certaine manière de gérer les affaires sportives par les autorités nationales concernées. On se souvient comment s'est déroulée l'AG élective de la Fédération algérienne au mois de février dernier. L'actuel président, Djaafer Aït Mouloud, a été élu alors qu'il avait déposé sa candidature quelques heures seulement avant les élections, battant ainsi Aziz Derouaz qui était pourtant donné favori et qui a une plus grande aura. Loin de nous l'idée de remettre en cause la compétence personnelle des responsables actuelles, il n'en demeure pas moins que ces «pratiques» ont nui au handball national. En tout cas, maintenant que la décision a été prise, l'Algérie se doit de préparer le déplacement des deux équipes, masculine et féminine, pour qu'il se déroule dans les meilleures conditions. La Confédération africaine a exigé des responsables de la fédération égyptienne qu'ils prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la délégation algérienne. Il y a un risque éventuel pour les Algériens. Dans tous les cas de figure, il est clair que cette édition de la CAN se déroulera sous «haute surveillance», d'autant qu'Algériens et Egyptiens pourraient se rencontrer à partir des quarts de finale. En dernier lieu, il est utile de rappeler que la sélection masculine algérienne s'est retrouvée dans le groupe C en compagnie du Maroc, de la Côte d'Ivoire et du Congo. Les dames sont, pour leur part, dans le groupe A avec le Cameroun, la Tunisie et la Côte d'Ivoire. A. A.