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«In Salah Gaz», l'expérience algérienne est considérée comme un cas d'école Elle a permis l'élimination d'un million de tonnes de CO2 chaque année depuis 2004
Au moment où les négociations sont de plus en plus serrées à Copenhague, à la recherche d'un accord pour enrayer le réchauffement climatique, des spécialistes se sont accordés à dire que l'expérience algérienne en matière de lutte contre ce réchauffement par le recours à la technique dite d'enfouissement dans le sous-sol de gaz nocifs pour l'environnement est un cas d'école de par le monde. Cette technique dite de «capture et stockage géologique du CO2 (CSC)», est réalisée par l'usine de Krechba, à In Salah. Il s'agit là de l'un des rares projets dans le monde permettant d'avantager la réduction des émissions de CO2, qui seraient responsables de l'effet de serre qui dérègle le climat. La capture et le stockage du CO2 comme procédé de réduction des émissions de carbone par différentes sources industrielles peuvent contribuer d'une manière significative, par les potentialités qu'il recèle, à aider à s'attaquer au changement climatique, soutiennent les experts, cités par l'APS. Selon eux, l'enfouissement des gaz dans le sous-sol peut contribuer pour 15 à 55% aux réductions totales nécessaires des émissions de CO2 afin de stabiliser le changement climatique durant ce siècle. La CSC a un rôle important à jouer afin de remplacer la dépendance mondiale en combustibles à base d'hydrocarbures au profit d'un futur dans lequel une énergie à faible émission de carbone devient nécessaire. Dans ce contexte, In Salah fait partie des deux ou trois projets dans le monde qui utilisent l'enfouissement du CO2 dans le sol et «le monde industriel est en train de regarder ce qui se passe dans le sous-sol de ce site pour pouvoir généraliser cette technique dans les cas où elle peut être appliquée», a indiqué le président de «In Salah Gaz», M. Mohamed Keddam, mettant l'accent sur le «caractère innovant» de cette technologie utilisée en Algérie. Les spécialistes concluent, sur la base de leurs observations, que In Salah représente une démonstration à grande échelle que le procédé de capture et de stockage géologique du CO2 est sans danger et peut être réalisé actuellement. La formation géologique à In Salah présente aussi le type de structure rocheuse que l'on trouve dans beaucoup de régions dans le monde où les sources d'émissions de CO2 sont les plus importantes, comme l'Europe du Nord, les Etats-Unis et la Chine, précisent-ils. Il est à indiquer que des institutions comme Sonatrach, BP, Statoil, l'UE ou encore le département américain de l'énergie ont contribué au financement d'un projet d'un coût de 1,7 milliard de dollars et certifié ISO 14001, pour suivre le comportement des gaz dans le sous-sol à In Salah.A préciser que, depuis le début des opérations en 2004, le projet a réalisé le stockage géologique d'environ un million de tonnes par an de CO2, ce qui équivaut à éliminer les émissions de 200 000 véhicules chaque année. «In Salah Gaz» démontre comment le gaz naturel peut être traité en toute sécurité et sans danger, tout en limitant les émissions de CO2. Il montre aussi que la capture et le stockage du CO2 sont sans danger et peuvent être réalisés à l'échelle industrielle. L'investissement de 100 millions de dollars pour la réduction de l'impact de «In Salah Gaz» donne aussi la preuve de l'engagement de Sonatrach, de BP, et de Statoil en faveur de la protection de l'environnement. Par ailleurs, le projet d'In Salah peut à moyen terme être rentable au plan économique en ce sens qu'il peut faire entrer l'Algérie de plain-pied dans le marché nouveau du carbone (Carbon Credit). Le projet va permettre à l'Algérie de vendre son droit d'émettre aux grands pollueurs que sont les Occidentaux, selon les règles établies du marché, affirment les experts. L'autre point soulevé par les experts est que l'Algérie en tant que pays signataire des accords de Kyoto impose à tous les producteurs de gaz de mettre en place la technologie d'enfouissement. Opérationnel en 2004, «In Salah Gaz» est une joint-venture entre Sonatrach, BP et Statoil pour la production de 9 milliards de mètres cubes par an de gaz traité, prêt pour le marché, à partir des champs situés dans le désert au centre de l'Algérie. R. N.