La phase de groupes de la Ligue des champions a livré un contingent d'équipes pour les 8èmes de finale conforme aux pronostics, où manquent la Juventus et Liverpool, reversés en Europa League, tandis qu'un seul des clubs ayant bénéficié de la réforme Platini s'est qualifié (Olympiakos). Si aucun des grands pays n'a réalisé le carton plein de quatre qualifiés, l'Angleterre et l'Espagne ont fait fort en plaçant trois de leurs représentants aux premières places de groupes. Ce sont d'ailleurs les équipes attendues à ce niveau (Manchester United, Arsenal et Chelsea d'un côté, FC Barcelone, Real Madrid et FC Séville de l'autre). Parmi les clubs italiens, seule la Fiorentina s'est classée en tête de sa poule, faisant ainsi de manière surprenante mieux que les deux autres qualifiés milanais, l'AC et l'Inter (2e). Une position inconfortable pour ces derniers avec les 8èmes de finale retour à l'extérieur, après une saison où les représentants de la Série A avaient disparu à ce stade de la compétition. La France se distingue grâce à Bordeaux, auteur de la meilleure campagne (16 points pris sur 18 possibles). Lyon confirme sa régularité (7ème qualification consécutive) mais a fini 2ème. Marseille s'est classée 3ème, comme lors des deux dernières saisons. L'Allemagne compte aussi deux représentants en 8èmes, le miraculé Bayern Munich et Stuttgart. D'autre part, la Juve et les Reds, deux prestigieux clubs européens, relégués en C3, ont été incapables de battre d'autres équipes que le Maccabi Haïfa et Debrecen, soit les deux seules à n'avoir engrangé aucun point… Les deux finales des Reds (gagnée en 2005, perdue en 2007) ont pris la poussière et eux l'ont mordue : entre leurs soucis en défense, les pépins physiques de Gerrard et Torres et un recrutement frileux, la fin de cycle se dessine, Rafael Benitez étant lui-même sur la sellette. Côté Juve, c'est le fiasco du dernier match, perdu 4-1 à domicile face au Bayern, qui a mis fin au parcours, elle qui n'avait plus été éliminée si tôt dans l'épreuve depuis 2000. Une sortie sans gloire à mettre sur le compte de l'inexpérience de l'entraîneur turinois, Ciro Ferrara, et du rendement mitigé des recrues de l'entrejeu, les Brésiliens Melo et Diego. Ainsi, la réforme due au président de l'UEFA Michel Platini, réservant cinq places en poules à des champions de «petits» pays, n'a bousculé aucune hiérarchie. Seul Olympiakos connaîtra un printemps européen : Haïfa, Debrecen, Nicosie et Zurich ont terminé derniers de leurs groupes. Et encore, le club grec, grand habitué de la Ligue des champions et favorisé par un groupe très abordable (devançant le Standard et Alkmaar), ne relève pas exactement de la même catégorie. Côté buteur, Cristiano Ronaldo, le joueur le plus cher du monde (93 millions d'euros) a marqué six buts en quatre matches et se pose déjà comme l'homme fort de la compétition, malgré près de deux mois d'absence pour blessure. Drogba, en trois matches (il était suspendu lors des trois premiers), a marqué trois buts, autant que son complice Anelka à Chelsea. Les autres buteurs ne sont pas au rendez-vous : le Ballon d'or 2009, Messi, n'a marqué que deux buts, son coéquipier Ibrahimovic un seul, tout comme Eto'o ou Milito à l'Inter. Torres n'a même pas trouvé les filets, comme Rooney qui s'est fait voler la vedette par Owen, auteur de l'unique triplé de la compétition, mardi dernier à Wolfsburg.