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Barack Obama : du «yes we can» au «wait and see»
Les Algériens d'Amérique espèrent des réformes du système d'immigration américain
Publié dans La Tribune le 16 - 12 - 2009

De notre envoyée spéciale à Boston
Amel Bouakba
Faire un voyage à Boston, nord-est des Etats-Unis, en ces temps de grippe porcine ne semble pas évident. Mais lorsque nous foulons le sol de l'aéroport international «Logan» Boston, rien ne montre qu'il y a panique dans cet Etat américain. Pourtant, les Etats-Unis sont classés comme pays à forte endémicité de grippe A. Le maudit virus y a fait plusieurs victimes, ce qui a poussé le président américain Barack Hussein Obama à décréter un état d'urgence sanitaire aux Etats-Unis. Sur place, le dispositif mis en place pour parer à la pandémie est parfaitement discret et on se rend à peine compte de la menace de la pandémie qui provoque une psychose planétaire. Boston, capitale de l'Etat du Massachusetts, centre culturel de la Nouvelle-Angleterre, reste, malgré tout, bien accueillante. Malgré l'alerte à la grippe porcine et la crise financière qui bat son plein. Particulièrement riche en histoire et en traditions, Boston est l'une des plus vieilles villes des Etats-Unis, conquise en 1630. C'est aussi une ville dynamique et résolument moderne où il fait bon vivre. Elle a tout le charme des villes universitaires, célèbre pour la très prestigieuse université de Harvard. La ville aux multiples facettes avec son demi-million d'habitants donne l'envie irrésistible de visiter tous ses coins et recoins. Son patrimoine historique et culturel a été admirablement conservé au fil des ans. Ses maisons victoriennes qui bordent les larges avenues font rêver. Dans cette ville, à forte tendance démocrate, la popularité de Barack Obama semble foncièrement en berne. Mais malgré tous les reproches faits à Obama, celui-ci continue à inspirer un double sentiment d'espoir et de déception, notamment auprès des Bostoniens (habitants de Boston) et notamment des Maghrébins qui avaient voté massivement pour le président démocrate.
Obama, un an après : des promesses électorales en rade
Une année après l'élection historique du premier président noir des Etats–Unis, le bilan semble, certes, loin de répondre aux espoirs. Il est vrai que cette élection avait suscité au sein de la population américaine les attentes les démesurées et les plus folles. Obama était attendu comme l'homme providentiel. Mais une année après la victoire éclatante de Barack Obama, beaucoup d'Américains sont sceptiques, voire déçus. La victoire présidentielle du 44ème président des Etats-Unis d'Amérique s'est résumée dans la promesse du «changement», avec ce célèbre slogan de campagne, «yes we can», tel un cri de victoire qui a résonné comme une promesse de changement… Mais qu'en est-il aujourd'hui ? L'année qui s'est écoulée n'a pas donné raison au locataire de la Maison-Blanche qui subit aujourd'hui les critiques les plus acerbes de la part des Américains et de tous ceux qui se sont ralliés autour de son discours prometteur. La communauté maghrébine reste, quant à elle, partagée. Le président américain étant lui-même fils d'un immigré kenyan, son élection avait fait naître un immense espoir et un extraordinaire engouement chez les immigrés. «Après les deux mandats calamiteux de Bush, on ne pouvait mieux rêver», nous dit Nacim Zeghlache, un Algérien résidant à Boston depuis les années 1980. Cet architecte de formation, qui exerce aujourd'hui dans le domaine des technologies, nous avoue qu'il a mené la campagne en faveur du président noir, car, dit-il, cet homme charismatique incarnait un véritable changement et une rupture avec son prédécesseur : «On attendait tant de lui, ajoute Nacim, et nous adhérions entièrement à sa campagne sur le changement avec sa phrase fétiche ‘‘yes, we can''[oui, nous pouvons]», dit-il. Mais, selon lui, «une année après son élection, toutes ses promesses électorales sont restées en rade». Par exemple, déplore notre interlocuteur, «il n'y a pas eu de changement dans les réformes du système d'immigration américain, les pratiques controversées de la CIA et tant d'autres secteurs, notamment ceux de l'économie et de la santé». «A Boston, fief des Démocrates, Obama est de moins en moins populaire», estime Nacim qui s'interroge sur les changements apportés. «Where is the change ?»
Un double sentiment de déception et d'espoir
Pour Nacim, comme chez beaucoup d'Américains, l'enthousiasme est en bonne partie retombé. Le Président n'a plus beaucoup de temps devant lui pour concrétiser ses promesses électorales. Encore trois ans de mandat. S'agissant de la crise financière, le gouvernement Obama a mis fin à la descente aux enfers en injectant de l'argent public. L'économie s'améliore sans créer de véritable relance. Le système bancaire va mieux, mais les Américains sont mécontents que Wall Street ait repris ses anciennes habitudes «en usant de l'argent du contribuable». Les analystes perçoivent les résultats des sénatoriales tenues en novembre dernier comme un changement de cap de l'électorat. «Le scrutin a été considéré comme un test de popularité pour le président américain», explique encore une fois Nacim qui rappelle que les Républicains ont conquis les postes de gouverneurs de Virginie (est) et du New Jersey (nord-est). Ce qui été vu comme une défaite pour Barack Obama. Le candidat républicain conservateur Bob McDonnell a ainsi décroché le siège de gouverneur de l'Etat de Virginie (est), qui était auparavant occupé par un Démocrate, avec 63% des suffrages. Le candidat démocrate, Creigh Deeds, n'aurait recueilli que 37% des suffrages des électeurs de cet Etat qui a pourtant majoritairement voté pour Barack Obama lors de l'élection présidentielle de l'an dernier. Dans le New Jersey, bastion démocrate, le Républicain Chris Christie, ancien procureur, a remporté la bataille avec 49% des voix contre 44% à Jon Corzine. L'année prochaine, en 2010, un tiers du Sénat, toute la Chambre des représentants et plus des deux tiers des gouverneurs vont être élus dans le cadre des élections de mi-mandat, décisives pour le président démocrate.
Autre son de cloche. Des avis différents qui trouvent des circonstances atténuantes à Obama. Ils estiment que le Président a hérité d'une situation de crise et de lourds dossiers qu'il ne peut résoudre en si peu de temps. «Je pense qu'il ne faut pas trop accabler le président Obama», nous confesse Omar, un jeune Marocain qui réside depuis sept ans à Boston. Père de trois enfants, il travaille à l'hôtel Mariott et étudie en même temps. Le système scolaire américain est très motivant, nous dit-il. «J'ai réussi à décrocher une bourse en récompense des efforts fournis durant l'année», ajoute-t-il. Omar a voté comme la majorité de la communauté arabe et musulmane en faveur du président afro-américain. Pour lui, Obama est toujours aussi populaire. Il faut encore lui donner du temps : «wait and see». Notre interlocuteur considère que l'arrivée de Barack Obama à la tête des Etats-Unis est déjà une victoire et un changement en soi. «Son élection met fin à huit ans de règne républicain qui ont laissé le pays dans une situation économique catastrophique, avec une crise financière, des fléaux comme le chômage et tant d'autres problèmes», explique-t-il. «Barack Obama est arrivé à un moment où la population était lasse de payer les excès de la «guerre contre le terrorisme» initiée par George W. Bush en 2001. Le président américain donne aujourd'hui une autre image de la première puissance mondiale. Selon notre interlocuteur, le patron de la Maison-Blanche a fait beaucoup de changements. «Il a su se rapprocher des musulmans et du monde arabe.»
Si, pour beaucoup d'Américains, c'est la désillusion, d'autres, en revanche, croient encore au changement et font confiance au patron de la Maison-Blanche. C'est le cas de Franck, Américain noir. Il est agent de sécurité à l'université de Harvard. Il occupe ce poste depuis des années. Pour lui, «rien n'est encore perdu». «Il faut dire qu'après sa victoire Barack Obama n'a jamais caché les difficultés qui l'attendaient au tournant», nous explique Franck. «Deux guerres sur les bras [Afghanistan et Irak], une crise financière sans pareil depuis un siècle, une réforme nécessaire du système de santé. Des défis gigantesques et des problèmes énormes qu'il n'a pas encore réussi à résoudre». Franck se souvient encore de ce jour historique qui a connu l'élection victorieuse de Barack Obama. «Jamais, dit-il, dans l'histoire récente de ce pays, une élection n'avait suscité autant de passions, d'espoirs et d'attentes.» Selon lui, «Obama bénéficie toujours d'un capital confiance important». «L'élection de Barack Obama est une chance pour notre pays», poursuit-il. «Pour la première fois, 150 ans après l'abolition de l'esclavage [en 1865], et 50 ans après le mouvement des droits civiques qui a mis fin à la ségrégation qui touchait le pays, un président métis avec des origines africaines a été élu.» «Je pense que Barack Obama est dans la bonne direction, il faut juste lui donner du temps…»
Malgré la crise économique qui fait rage, les Américains restent de gros consommateurs. «La crise n'a pas eu d'influence sur leur fièvre acheteuse», nous avoue Omar. Les cartes de crédit restent le mode systématique pour tout achat. Quant à la grippe porcine et toute la panique qu'elle a suscitée, elle ne semble pas inquiéter outre mesure ce jeune Marocain. Il estime que cette maladie a été beaucoup trop médiatisée et les choses dramatisées. «Je trouve qu'on en fait trop», dit-il. «Je suis moi-même contre le vaccin contre la grippe porcine. C'est un vaccin qui n'est pas obligatoire. Les Américains restent d'ailleurs très réticents à l'égard de ce vaccin accusé de provoquer des effets secondaires», explique notre interlocuteur. «Une partie du personnel américain de la santé a d'ailleurs refusé de se faire vacciner», notera-t-il. D'ailleurs, dans les rues de Boston, les gens se comportent le plus normalement du monde. Le masque anti-grippe porcine n'est pas de mise, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Les Bostoniens font tout de même très attention aux mesures de prévention.
Le gel antiseptique est omniprésent, devenant un geste indispensable dont on ne peut se passer.
Prestigieuse université de Harvard : Obama est passé par là
Il est quasiment inconcevable de venir à Boston sans faire un détour à Harvard. Qui de nous n'a pas entendu parler de la prestigieuse université américaine. Harvard est imposante avec ses magnifiques bâtiments, ses somptueux espaces verts et son côté exceptionnellement riche tant sur le plan sportif que culturel. Cette école est spécialisée dans les études de droit, de littérature et de business, contrairement au Massachusetts Institute of Technology (MIT), une université voisine spécialisée dans les études scientifiques. Il est de tradition de toucher les pieds de la statue du fondateur, John Harvard, (1636) un geste qui, nous dit-on, porte chance. Tous les visiteurs de cette école réputée être la meilleure au monde n'hésitent pas d'ailleurs à le faire. Franck, notre agent de sécurité, nous explique que Harvard est une université privée qui fonctionne avec un budget aussi prestigieux que sa réputation, lequel se compte en milliards de dollars. Il nous révèle que l'université est en partie financée par ses anciens élèves qui versent des sommes colossales allant jusqu'à plusieurs millions de dollars. Il faut noter que les universités fonctionnent avec deux modes de financement privés : le «fund raising» et les «endowment funds». Le premier prévoit de mener de véritables campagnes de levée de fonds auprès notamment des anciens élèves et des entreprises. Quant aux «endowment funds», ils concernent le capital financier des universités constitué par les dons collectés et une partie des intérêts de ce capital. Franck est fier de travailler dans cette université qui a compté parmi ses étudiants Barack Obama. En fait, en tout, ce sont huit présidents américains qui sont diplômés de Harvard, en l'occurrence John Adams, John Quincy Adams, Theodore Roosevelt, Franklin Delano Roosevelt, Rutherford B. Hayes, John Fitzgerald Kennedy, George W. Bush et, enfin, Barack Hussein Obama. Autre fierté de la célèbre académie : 40 prix Nobel sont sortis des rangs de cette célèbre université, la plus riche du monde qui attire des étudiants des quatre coins du monde. Le réseau des bibliothèques de l'université en compte plus de 90. La plus importante est celle de Widener sur Harvard Yard qui dispose de 15 millions d'ouvrages. Elle est considérée comme la quatrième plus importante du monde derrière la bibliothèque du Congrès à Washington DC, la British Library et la Bibliothèque nationale de France. Avec plus de 100 universités et colleges, Boston reste un célèbre pôle universitaire, véritable capitale de l'éducation de l'Amérique. Cette Amérique qui a fait et fait encore tant rêvé. Au moment où il est récompensé d'un prix Nobel de la paix, le troisième jamais attribué à un président américain en exercice, Barack Obama succombe à la pression de l'establishment militaire en envoyant 30 000 soldats dans le bourbier afghan. Une désillusion pour ceux qui ont cru en la rupture avec le système néo-conservateur de George W. Bush.


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