Photo : APS Par Youcef Salami La chancelière allemande Angela Merkel est arrivée hier à Alger pour une visite officielle de deux jours. Elle a été accueillie par le président de la République. Elle aura une série d'entretiens avec le chef de l'Etat et le chef du gouvernement. Au menu, un ensemble de dossiers : énergie gazière, investissement dans différents secteurs, pour ne citer que ceux-là. Mais, de tous les sujets, le gaz occupera une bonne place dans les discussions bilatérales, en ces temps de crise gazière à l'échelle mondiale. L'Allemagne veut des approvisionnements gaziers sûrs, des fournisseurs crédibles. Et l'Algérie constitue une bonne adresse dans ce domaine. L'Allemagne, et elle n'était pas la seule dans ce cas, a vécu des péripéties intenables pendant ces deux dernières années, dans le sillage du conflit ayant opposé la Fédération de Russie à la Biélorussie et à la Géorgie, sur la question gazière. La Russie, on s'en souvient, avait diminué la pression dans les gazoducs la reliant à ces Etats. La manière dont les Russes avaient géré cette situation n'était pas sans conséquences sur les fournitures en gaz de beaucoup de pays européens. Les Allemands ne veulent pas que pareille crise se reproduise. Dans un de ses entretiens avec l'ex-président russe, Vladimir Poutine, Angela Merkel usait de propos à la limite des amabilités diplomatiques quand elle évoquait ce conflit gazier et ses répercussions sur l'Union européenne. La part algérienne dans les approvisionnements allemands ne dépasse pas un pour cent actuellement, contre douze pour cent en moyenne pour l'Union européenne (UE). Une proportion que les Allemands souhaitent certainement augmenter sans se séparer complètement du partenaire russe. Indépendamment des aspects commerciaux, l'Allemagne est moins présente sur le marché national des hydrocarbures ; seules quelques entreprises gèrent des projets dans la pétrochimie. Les Allemands projettent de ne pas en rester là. En association avec des entreprises algériennes, ils comptent monter des projets dans le solaire. L'Agence spatiale allemande a signé au début de l'année une convention de coopération dans ce domaine avec New Energy Algeria (Neal), une filiale spécialisée dans le solaire des entreprises publiques algériennes Sonatrach (hydrocarbures) et Sonelgaz (électricité). En tout cas, la chancelière allemande est accompagnée d'une importante mission économique. Un forum d'hommes d'affaires algériens et allemands est d'ailleurs prévu à la faveur de cette visite, la première d'un chancelier allemand en Algérie depuis celle de Gerhard Schroeder en octobre 2004. Elle a été précédée de plusieurs visites de responsables allemands, dont celle du président fédéral Horst Köhler et du chef d'état-major de l'armée, le général d'armée Wolfgang Schneiderhan, fin 2007.