La chancelière de la République fédérale d'Allemagne, Angela Merkel, a déclaré hier soir à Alger que l'industrie allemande manifeste un grand intérêt pour l'investissement en Algérie. « Ma visite en Algérie, à la tête d'une importante délégation de chefs d'entreprise, a pour but de manifester notre intérêt pour l'Algérie », a-t-elle dit dans une allocution prononcée à l'hôtel Sheraton d'Alger, à l'occasion d'un dîner de gala offert par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Cette déclaration vient confirmer, selon de nombreux observateurs, que la visite de la chancelière allemande marque une nouvelle orientation de la diplomatie allemande à l'égard de l'Algérie. Mme Merkel, qui est arrivée à l'aéroport Houari Boumediène dans l'après-midi, a été reçue avec les honneurs d'un chef d'Etat par le président Bouteflika. C'est la première visite officielle qu'elle effectue en Algérie. A cette occasion, elle a été saluée par une salve de 21 coups de canon. La chancelière allemande a entamé sa visite de deux jours par un entretien avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, suivi d'un autre avec le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah. Mme Angela Merkel s'est recueillie par la suite à Maqam Echahid (sanctuaire du Martyr) à la mémoire des martyrs de la Révolution. Après avoir passé en revue un détachement de la Garde républicaine qui lui a rendu les honneurs, la chancelière allemande, accompagnée du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative et observé une minute de silence. Dans une déclaration à la presse, reprise par l'APS, donnée en marge de ses entretiens à la résidence d'Etat de Zéralda avec la chancelière allemande, M. Khelil a indiqué que « les sociétés allemandes sont très présentes et dans tous les domaines en Algérie ». Le ministre de l'Energie et des Mines a cité dans ce contexte le domaine de l'électricité, notamment avec la présence de l'entreprise allemande Siemens, rappelant que celle-ci vient de terminer la réalisation d'une centrale électrique de 400 mégawatts à Berrouaghia (Médéa). Il a ajouté, en outre, que beaucoup de matériel mécanique, des pompes et des tubes d'acier pour les pipes sont produits en Allemagne et exportés vers l'Algérie. « Il y a beaucoup d'achats de produits allemands qui servent les industries des hydrocarbures ou bien l'électricité », a précisé Chakib Khelil. Le ministre a aussi relevé que des entreprises allemandes travaillent en Algérie dans l'exploration et la production dans le domaine des hydrocarbures. « Nous aimerions que Sonatrach puisse travailler librement sur le marché européen, que ce soit en Espagne, en Italie ou en Allemagne », a-t-il souligné, ajoutant que l'Algérie et l'Allemagne coopèrent aussi dans la production d'hélium, un gaz rare dont l'Algérie, a-t-il expliqué, est l'un des plus grands producteurs et qui sert notamment dans l'industrie spatiale et la production de la fibre optique. La chancelière allemande sera reçue aujourd'hui, deuxième et dernier jour de sa visite, par le président Bouteflika, qui offrira un déjeuner en son honneur. Quelque 160 entreprises allemandes sont, rappelle-t-on, implantées en Algérie où la Deutsche Bank vient d'ouvrir une antenne. Les échanges entre les deux pays, dominés par les biens d'équipement à l'importation et par les hydrocarbures à l'exportation, avaient atteint 2,7 milliards d'euros fin 2006 ; ils ont progressé de 40% au premier trimestre 2008 par rapport au premier trimestre 2007.