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«Le dispositif est élargi pour une bonne campagne de vaccination» Malgré la faiblesse de la prévention dans certains milieux, la DSP de Constantine rassure :
De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La wilaya de Constantine, pourtant frappée par le virus, ne semble pas avoir mis les voyants au rouge. Il n'y a qu'à sillonner les différentes structures sanitaires ou se rendre aux alentours des établissements scolaires pour voir que ce maudit virus est pris à la légère. Des pancartes d'alerte, on n'en voit pas en tous sens. Les masques de protection ne sont pas portés par autant de médecins ou d'écoliers… C'est l'aura du danger qui plane au moment où les acteurs du secteur sanitaire ne badinent pas avec les chaînes de transmission fatale de l'A/H1N1 en prônant la vigilance maximale et le lavage régulier des mains. Aux dernières études du 11 décembre, on est arrivé à cette conclusion : «99% des cas de grippe sont considérés comme étantcontractés par le virus A/H1N1. Ce qui revient à dire sans conteste que la grippe saisonnière aura été détrônée par la grippe porcine», affirment les médecins du CHU Benbadis de Constantine. Par ailleurs, soutiennent–ils, «on enregistre 51,8% de cas autochtones. Ainsi, il n'est plus toléré de dire que le virus est uniquement importé de France, du Soudan, de France… » Dès lors, indiquera l'épidémiologiste M. Kerati, la prise en charge de la maladie a changé de forme en n'hospitalisant que les formes sévères, et ce, après avoir donné l'alerte en Algérie. Ces formes sont justifiées par des symptômes reconnaissables à la grippe : fièvre élevée, dyspnée, toux… En outre, il précisera que la mise sous traitement en cas de suspicion de grippe porcine se fait sans attendre les résultats du prélèvement. Pour cela, les responsables locaux rassurent quant à la disponibilité du traitement, «le Tamiflu», en quantités suffisantes et ce, en attendant la réception dans les prochains jours du vaccin, sous contrôle à Alger. Il faut dire que les spécialistes locaux ont tiré la sonnette d'alarme sur la propagation du virus A/H1N1 et des mutations qui s'en étaient suivies. Unanime, le corps médical constantinois, par ses professeurs épidémiologistes ou relevant des services de l'infectieux, a prôné la vigilance maximale dans toutes les structures sanitaires. Une opération qui interpellera assurément tout le corps paramédical à travers la circonscription. Constantine qui enregistre 42 cas, dont trois décès est classée deuxième après la capitale en matière de contraction du virus. Ce n'est pas une fatalité, estime le directeur de la santé et de la population. Au contraire, dira-t–il, cela prouve la réussite des mesures de surveillance et la capacité des médecins qui mènent jusque-là comme il se doit une surveillance minutieuse. Pour pallier toute éventualité d'épidémie et de débordement, la DSP a élargi des centres de soins à d'autres communes, une façon de se préparer à la campagne de vaccination dans des conditions organisées dans un travail de proximité. A cet effet, 50 centres, dont 5 référentiels, pour la prise en charge des cas suspects sont opérationnels. En matière d'encadrement, plus de 300 praticiens sont à pied d'œuvre. «La vaccination devra s'effectuer dans chaque commune. Le vaccin sera près du citoyen», rassure le DSP qui précise que les premières personnes concernées par l'immunisation sont les femmes enceintes, les personnes âgées, les médecins et les paramédicaux, la Protection civile… Toutefois, on n'en saura pas plus sur le taux de couverture qui sera garanti à Constantine. «La prévention contre ce virus requiert 70% de la prévention. Le taux restant est pris en charge par le secteur de la santé», devait dire le responsable indiquant que la grippe saisonnière est aussi meurtrière que la grippe porcine avec des modes de transmission similaires. Mais pour y faire face, il importe de songer en premier lieu à la prévention. C'est la seule recommandation émise par les spécialistes de la santé depuis l'apparition des premiers cas de grippe en Algérie. Mais, en réalité, les structures hospitalières n'ont pas adopté les restrictions pour revoir à la baisse le nombre de visiteurs dans les différents services des hôpitaux locaux à l'exception du service des maladies infectieuses. Les mauvaises habitudes ont la peau dure ! Il est rare de voir un groupe de blouses blanches porter des bavettes ou encore voir en magiscules des mesures d'alerte sur le virus. A vrai dire, la sensibilisation permanente fait défaut et ce sont des épidémiologistes du CHU qui mettent en exergue cette défaillance. En ce qui concerne les dispositions mises en place dans les établissements scolaires, des médecins des UDS ont apporté mardi dernier des éclaircissements sommaires aux écoliers pour éviter une éventuelle contamination. «On nous a dit de ne pas nous regrouper, de ne pas éternuer sans un mouchoir en papier, et de porter des masques», expliquait un élève. Dans ce contexte, la wilaya de Constantine s'apprête à vacciner plus de 250 000 élèves, tous paliers confondus. Les unités de dépistage scolaire devraient se focaliser sur cette campagne pour «reléguer» en second plan les autres bobos de moindre gravité. C'est d'ailleurs l'appel, voire la convocation à peine voilée des responsables locaux : «Multiplier les efforts afin d'épargner au milieu scolaire toute incubation par le virus.» Il faut savoir que cette catégorie a enregistré jusque-là deux contaminations. En définitive, la wilaya qui a mis en place quelques structures sanitaires supplémentaires attend son lot de vaccins pour réduire le pourcentage de propagation du virus.