Photo : La Tribune De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Ne dit-on pas malheur à celui qui blesse un enfant ? La rentrée scolaire version 2008-2009 aura connu une caractéristique singulière par une retombée directe sur le nouveau système introduit cette année : le préscolaire. Présenté comme un prélude non obligatoire cette saison, l'option facultative émanant du département de Benbouzid, du moins pour cet exercice, ne semble pas trouver le nombre de sièges souhaités. S'agit-il d'une mauvaise appréciation du nombre de places libérées par l'ancienne 6ème année du cycle primaire ? A ce sujet, la réponse du directeur de l'éducation reste évasive, illogique. «Ce système n'est pas obligatoire. Cependant, Constantine a enregistré une couverture de près de 60%», un pourcentage traduit par 10 650 inscriptions de potaches, selon les statistiques en notre possession, mais revues à la hausse par M. Guellil, le directeur de l'académie, qui affiche le nombre de 14 000 inscrits, en faisant le point la semaine dernière sur le démarrage de la rentrée scolaire devant les représentants de son secteur. Cafouillages et incompréhensions Pourtant, les maternelles vont devoir accueillir le monde infantile qui n'a pas eu la chance de trouver des places dans les classes à cause de leur âge. Les raisons de ce report sont liées en grande partie à la date de naissance. C'est le premier critère qu'on prend en considération. «Mon enfant ne pourra bénéficier de cette option au motif qu'il n'est pas né en janvier 2003. C'est aberrant, pour deux ou trois mois de plus, on prive de joie les enfants qui veulent fréquenter les classes», rétorque une mère qui n'a pu inscrire son bambin, en dépit de moult tentatives. A vrai dire, la date de naissance requise aura joué un mauvais tour à l'inscription préscolaire. Et ce n'est, malheureusement, pas la seule condition. Pour certains chanceux, ce critère immuable a trouvé son substitut dans quelques prouesses de «passe-droit». «Il y a des enfants qui ont été inscrits dans des établissements, dont le nombre de sièges est pourtant arrêté à 25 par classe. Ce n'était pas une science exacte. Les épaules continuent de supporter le poids de l'illégalité au détriment du parcours somme toute réglementaire du naïf citoyen…» déplore un autre père, qui a frappé à toutes les portes pour rendre le sourire à son enfant, en vain, lequel a mis une croix sur la maternelle. Par ailleurs, apprend–on d'une source fiable au sein de la direction de l'éducation, certains parents ont été déroutés, mal informés. Ils comptaient décrocher la fameuse dérogation qui permettrait à leurs enfants, qui n'ont pas encore six ans, de rejoindre l'école. Or, cette permission a été abrogée, ce qui leur a fait perdre du temps pour les inscriptions ayant commencé en avril dernier. Ainsi, les dés étaient pipés dans certains établissements bien avant le recours «à l'extrait de naissance n°12» de leur progéniture, c'est l'avis de la majorité des parents d'élèves qu'on a croisés devant l'académie. Tout le cycle primaire a ainsi étrenné le préscolaire, mais sans répondre à la demande de toute la wilaya. Ce qui laisse présager d'ores et déjà l'anticipation sur une autre problématique liée à ce palier. D'ici l'application stricte de cette circulaire, on se demande comment Constantine pourra résorber le nombre important de pré-scolarisés. En effet, ils sont environ 7 000 bambins cette année et s'y ajouteront quelques autres milliers d'écoliers la prochaine session. Alors que de nouvelles structures primaires ne sont pas réalisées, on met en exergue uniquement le nombre de classes acquises de 2000 à 2008, qui est de l'ordre de 506, exploitées difficilement, surtout avec ce nouveau cycle préparatoire. La direction de l'éducation ne devrait pas dormir sur ses lauriers, et devrait entrevoir des solutions pour abriter sans «rejet» les futurs disciples. Dans un autre chapitre, l'académie a bénéficié de 1,727 milliard de centimes pour équiper toutes les salles du préparatoire en data show, micro-ordinateurs et autres supports pédagogiques. Des fourniments qui ne profiteront qu'à une tranche, celle ayant eu la chance d'être née «sans décalage». Les ex-6e, invités «en masse» des collèges Ils étaient environ 82 906 nouveaux élèves inscrits dans les différents établissements du cycle moyen. Répartis sur les 114 CEM de la wilaya, ces collégiens ont entamé une rentrée scolaire sans peine, sauf que certaines classes suffoquent, suite à une mauvaise répartition engendrée par les transferts. Cependant, les établissements du chef-lieu affichent complet. Les déboires des parents d'élèves ne s'arrêtent pas uniquement devant les portails des écoles primaires. Ils doivent également procéder à l'inscription de leurs enfants aux alentours de leur localité. Ce qui n'est pas le cas de ce sexagénaire, peu lettré, devant le service des orientations, en quête d'un exeat pour inscrire son enfant au collège le plus proche de son domicile. «J'ai changé de résidence, donc je dois opter pour un établissement limitrophe de ma localité. mais on vient de me dire que tout est complet. Ainsi, mon fils devra étudier hors de sa commune. C'est vraiment déraisonnable.» Par ailleurs, selon les responsables de l'éducation, le volet moyen sera conforté par établissements. Comme il a été décidé d'exécuter 97 extensions au niveau des structures existantes pour contenir ces masses, en attendant la réception des sept chantiers qui… somnolent. Concernant les subventions étatiques allouées à ce palier pour la restauration des écoles, 10 milliards de centimes ont été débloqués à cet effet. Toutefois, la wilaya vient de bénéficier de 44 milliards de centimes, dont une grande partie sera destinée à l'équipement des collèges. En somme, la direction de l'éducation se dit avoir réussi le pari dans le moyen. Une satisfaction pour avoir «classé» toute cette masse.