Au moins vingt personnes ont été blessées dans des affrontements hier entre la police népalaise et des militants maoïstes lors d'une manifestation à Katmandou, selon des témoins et la police. Parmi les blessés figurent cinq policiers qui avaient été contraints d'user des gaz lacrymogènes pour disperser l'une des plus importantes manifestations de maoïstes depuis leur départ du pouvoir en mai dernier. Ces derniers avaient appelé à une grève de trois jours, pour protester contre l'arrestation de 62 militants maoïstes, accusés d'avoir incendié 20 bus, camions et voitures, selon le porte-parole de la police Bigyan Raj Sharma. Les affrontements ont commencé quand les manifestants ont jeté des briques et des pierres sur les policiers qui tentaient de dégager une rue bloquée de la capitale du Népal. La grève a paralysé le pays hier. Les maoïstes ont déclenché une série de manifestations, empêchant notamment le Parlement de siéger et paralysant la capitale depuis que leur gouvernement est tombé en mai après huit mois au pouvoir. Les maoïstes avaient remporté les élections au Népal en avril 2008, abolissant du même coup la monarchie, mais le gouvernement est tombé huit mois plus tard après la démission fracassante du Premier ministre. Ce dernier avait invoqué la décision du chef de l'Etat de maintenir dans ses fonctions le chef de l'armée, pourtant limogé par le gouvernement pour insubordination. Les anciens guérilleros d'extrême gauche voulaient se débarrasser du général Katawal, un sympathisant royaliste, en raison de son refus d'intégrer dans l'armée les 19 000 ex-combattants maoïstes cantonnés dans des camps supervisés par l'ONU. Les maoïstes, qui se sont engagés dans une sanglante guerre civile contre l'Etat pendant dix ans au prix de 13 000 morts, exigent que le chef de l'Etat présente des excuses après sa décision qu'ils jugent inconstitutionnelle.