Selon Patrice Ribeiro, le secrétaire national du syndicat de police Synergie, la nouvelle flambée de violence dans plusieurs villes du Val-d'Oise constitue “une situation bien pire que celle de 2005” et des affrontements de Clichy-sous-Bois dans le département voisin de Seine-Saint-Denis. Au lendemain de la mort de deux adolescents dans une collision entre leur mini-moto et un véhicule de police à Villiers-le-Bel, des banlieues françaises ont connu des affrontements très violents entre 19h30 à 1h du matin dans six villes du département du Val-d'Oise, à savoir Villiers-le-Bel, Sarcelles, Garges-lès-Gonesse, Cergy, Ermont et Goussainville. Par ailleurs, et contrairement au bilan officiel faisant état de 64 policiers blessés, dont 5 dans un état grave, le premier responsable du syndicat de police Synergie affirme qu'il est “de 77 blessés et non pas 64 parce que certains de nos collègues ont refusé de se faire hospitaliser dans certains centres de soins ou hôpitaux puisqu'ils étaient dans les services des urgences avec des voyous qui les menaçaient et qui risquaient de les lyncher”. Selon la même source “c'est un bilan qui est rarement atteint dans une émeute”. Se basant sur ce qui a été rapporté par ses collègues sur place, il dira qu'il s'agit d'une “situation qui est bien pire que celle qu'on a pu connaître en 2005 avec un stade qui a été dépassé hier soir avec l'apparition des armes”. Patrice Ribeiro, le secrétaire national de Synergie ira jusqu'à parler d'une “véritable guérilla urbaine avec des armes conventionnelles et des armes de chasse”. Sur le terrain, 63 véhicules et cinq bâtiments ont été incendiés dans ces villes, dont la bibliothèque Bellevue, deux écoles, la trésorerie et un supermarché à Villiers-le-Bel, selon la préfecture. Selon la police, six personnes ont été interpellées. Les premiers affrontements ont éclaté peu après 19h30, entre une centaine de jeunes et les policiers, à Villiers-le-Bel, à environ 200 mètres du lieu de la collision entre la voiture de police et la mini-moto, avant de gagner cinq autres villes du département. Il s'agit de jeunes, encagoulés, qui harcelaient les forces de l'ordre, en les bombardant de projectiles, alors que les policiers ripostaient avec des tirs de flashball et de gaz lacrymogènes. Selon les agences de presse et les médias français, un autobus de la RATP, qui ne transportait aucun passager, et un camion ont été incendiés respectivement à Longjumeau et Grigny, dans le département de l'Essonne. Des incidents sans gravité, selon la préfecture, se sont également produits aux Mureaux, dans les Yvelines. En Seine-Saint-Denis, foyer des violences urbaines de novembre 2005, la situation était “calme”, selon la police. Quant à l'incident ayant déclenché cette vague de violence, les premiers éléments de l'enquête ont écarté la responsabilité des policiers. La procureur de la République de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry, a en effet déclaré à la presse que trois témoins entendus dimanche soir par l'IGPN avaient confirmé la version des policiers “à savoir que la mini-moto est arrivée relativement rapidement sur leur gauche”. Réagissant à ces événements, la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, a estimé dans un communiqué que “les Français payent ici la politique folle de Nicolas Sarkozy en matière d'immigration et le sentiment d'impunité qu'il a laissé s'installer lors des émeutes de 2005 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur”. K. ABDELKAMEL