Les importations de l'Algérie en produits alimentaires ont baissé cette année de deux milliards de dollars, dont 1,5 milliard concerne les céréales. A priori, c'est là l'effet de l'excellente campagne moisson-battage 2009 qui s'est soldée par une récolte exceptionnelle de 61 millions de quintaux, toutes céréales confondues. Autre satisfecit en la matière annoncé hier par Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors de son intervention devant l'ensemble des responsables centraux et régionaux de l'OAIC ainsi que les 42 directeurs de CCLS et d'autres cadres du secteur de l'agriculteur, le volume de récolte en orge va permette au pays une autosuffisance pour une période de 3 ans. Lors de cette rencontre dont l'ordre du jour était le pré-bilan de la campagne labours-semailles, il a souligné que tout l'enjeu réside dans la consolidation des résultats de la campagne 2009 : «Si nous avons gagné la bataille de l'orge, des efforts sont à fournir pour améliorer les rendements de blé dur et plus encore pour le blé tendre où des progrès sont attendus suite aux piètres résultats enregistrés ces dernières années.» Toujours à propos des rendements, M. Benaïssa a souligné que «l'idéale, dans un souci de sécurité alimentaire, serait que nos wilayas dites à vocation céréalières atteignent un rendement moyen de 25 quintaux à l'hectare au lieu de 16,5 lors de la campagne 2009. Nous avons les moyens d'atteindre cet objectif». Pour ce faire, «il s'agira de renforcer l'action des CCLS», a préconisé le ministre. Quant à M. Kehal Mohamed, nouveau P-DG de l'OAIC, il a donné le bilan de la campagne labour-semailles actuelle qui, rappelons-le, se terminera à la fin du mois de décembre 2009. Selon lui, deux faits saillants ressortent de l'appréciation technico-économique de cette campagne. Le premier fait est relatif au niveau d'emblavement puisqu'il s'élève à 2 250 000 hectares, dont 980 000 ha en orge, à la date du 15 décembre 2009. «Cela veut dire, d'une part, que nous sommes proches de l'emblavement de toutes les zones potentielles estimées à 2 700 000 hectares et que, d'autre part, nous enregistrons un recul en surface cultivée d'orge de 300 000 ha par rapport à 2008.» Quant au second fait, il est relatif au niveau de distribution de semences certifiées «jamais atteint depuis 20 ans». Pour preuve M. Kehal s'appuiera sur les chiffres suivants : «Pour la campagne 2008/2009 nous avons enregistré l'enlèvement par les céréaliculteurs, au niveau des points de vente des CCLS, de 689 200 quintaux de semences certifiées. Il est passé à la date du 15 décembre 2009 à 1 006 550 quintaux (85% des enlèvements sont des semences de blé), soit un taux d'augmentation de 40%.» Autre constat qui indique tout l'engouement des céréaliculteurs : le niveau d'enlèvement des engrais. En effet «il a été enlevé 350 000 quintaux à la date du 15 décembre 2009, soit quatre fois plus que le volume de 2008», a-t-il rapporté. Soulignons également que M. Assabah, directeur du département régulation et production végétale auprès du ministère de l'Agriculture, a déclaré que la préparation de la prochaine campagne moisson-battage passe par une rénovation du parc moteurs et une disponibilité permanente et dans toutes les régions d'un nombre satisfaisant de moissonneuses-batteuses «pour ne pas tomber dans les erreurs de la précédente où de tels engins se faisaient désirer». Quant au ministre, il a tenu à préciser que des décisions ont été prises dans ce sens. A propos de la non-disponibilité de semoirs à temps dans certaines régions, il a assuré que les CCLS seront pourvus dans les plus brefs délais.Quant à la question de connaître le nombre de céréaliculteurs qui vont bénéficier cette année d'un crédit de campagne dans le cadre du RFIG, M. Benaïssa a indiqué : «8 100 dossiers ont été traités avec un taux de réponse par les DSA de 80%.» A propos des contraintes rencontrées par les céréaliers durant la dernière campagne pour s'approvisionner en fertilisants, le ministre a été catégorique : «Le problème ne se posera plus puisque toutes les coopératives sont en possession d'un agrément de transport pour permettre aux agriculteurs de s'approvisionner.» Z. A.