Le dispositif de soutien à la céréaliculture mis en place par le ministère de l'Agriculture et du développement rural semble porter ses fruits, et l'on s'achemine vers une récolte record cette année. Notons qu'une série de mesures ont été prises par le ministère de tutelle pour encourager la production de céréales, l'objectif étant à terme de produire 55 millions de quintaux de céréales. Le dispositif de soutien à la céréaliculture s'appuie sur l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), sur les Coopératives de céréales et légumes secs (CCLS) et sur les relais bancaires. C'est dans ce sens que des moyens importants ont été mobilisés, à travers l'OAIC, les Directions des services agricoles (DSA) et les instituts techniques spécialisés, pour la campagne moisson-battage 2008/2009 qui vient de démarrer dans certaines wilayas du pays, comme Adrar, Biskra, Khenchela ou Tébessa. Notons aussi, que 600 points de collecte, situés dans les zones de production ont été identifiés et traités. Ces derniers disposent d'une capacité de stockage "importante" ainsi que d'un parc de 900 camions de différents tonnages pour assurer la collecte du produit et son acheminement aux zones de stockage. Le ministère a fait savoir que plus de 6 000 agents (saisonniers) ont été mobilisés, avec un personnel qualifié et formé pour l'analyse et l'agréage des produits, en plus de l'acquisition de 16 millions de sacs. En matière d'équipements, 8600 moissonneuses batteuses, dont 100 de dernière génération, seront acquises en mai prochain, à la faveur d'une commande faite par un réseau de coopératives, a indiqué encore la même source. Des dispositions sont également prises pour la réparation et la rénovation de 1.000 moissonneuses batteuses, à travers notamment, une aide financière à hauteur de 60% accordée aux propriétaires des machines, pour un coût de réparation plafonné à 1,2 million DA. Cette campagne "s'annonce meilleure" par rapport aux années précédentes grâce aux mesures techniques et économiques prises les pouvoirs publics et une pluvio appréciable, se réjouit le ministère, qui s'attend à "une sensible" augmentation de la production céréalière par rapport à l'année précédente, sans toutefois donner de chiffres prévisionnels. La céréaliculture fait partie des filières dites "stratégiques" de la nouvelle politique de l'économie agricole qui vise à améliorer le rendement de la production céréalière nationale et à réduire la facture des importations, qui a atteint 3,98 milliards de dollars en 2008. Pour ce faire, les pouvoirs publics ont procédé en 2008 à l'exonération de la TVA sur les semences, les engrais et les herbicides ainsi qu'à la mise en place du crédit sans intérêt "RFIG" et du guichet unique regroupant l'ensemble des services concernés (OAIC-BADR-CNMA). Le gouvernement a décidé également de reconduire les prix à la production rémunérateurs au titre de la récolte 2008, à savoir, le blé dur à 4.500 DA/quintal et le blé tendre à 3.500 DA/quintal. Il s'agit également du soutien à l'utilisation des engrais pour les céréales. La production céréalière a baissé de près de 50% en 2007/2008 à 21 millions de quintaux contre 41 millions en 2006/2007, un recul dù essentiellement à la sécheresse qui a frappé notamment l'ouest du pays. Les besoins nationaux en céréales sont estimés à 60 millions de quintaux/an pour une consommation moyenne de 200 kilos par an et par habitant. Rappelons aussi, que les importations de l'Algérie en blé ont atteint un record historique de 6,35 millions de tonnes en 2008 contre seulement 4,85 millions de tonnes en 2007. C'est ce que révèlent les dernières statistiques établies par Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis). Ces importations ont coûté à l'Etat un montant colossal de 3,12 milliards de dollars, contre 1,39 milliard de dollars en 2007. L'Algérie est classée actuellement quatrième importateur mondial de blé, après l'ensemble des pays de l'Union européenne, le Brésil et l'Egypte. Les importations algériennes de blé ont largement dépassé les prévisions du Conseil international des céréales (CIC) qui tablait sur des importations de l'ordre de 5,6 millions de tonnes à la fin de 2008. Synthèse D.T.