Le Premier ministre belge, Herman Von Rompuy, a été choisi le 19 novembre dernier comme premier président fixe du Conseil de l'Europe. Un poste créé par le traité de Lisbonne et que les Européens espéraient voir attribué à une personnalité charismatique qui créerait un nouveau rapport de force international, notamment avec les Américains et les Chinois. Avec lui, la Britannique, Catherine Ashton, désignée pour le poste de haut représentant pour les Affaires étrangères de l'UE, et le Portugais José Manuel Barroso, qui a été reconduit en septembre pour cinq ans à la tête de la Commission européenne formeront un trio à la tête de l'UE. L'actuelle commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, assurera la présence féminine au sein d'institutions européennes bien loin de la parité. Le poste de président stable du Conseil européen, plus proche d'un facilitateur de compromis entre pays que d'un vrai président de l'Europe, laisse les Européens sceptiques. Le choix des personnes n'a vraisemblablement pas satisfait les médias européens qui se sont montrés très critiques. Ils n'ont pas manqué de s'interroger si M. Van Rompuy et Mme Ashton auront assez de poids pour faire vivre ces deux nouveaux postes créés par le traité de Lisbonne. Les critiques affirment que l'Europe du traité de Lisbonne a fait le choix de personnalités qui ne dérangent personne. Les plus prudents se sont interrogés sur la capacité du président à assumer ses fonctions de leadership. C'est à croire que les choix des représentants des 27 ont fait voler tous les espoirs de l'Europe de forcer le monde à lui prêter une attention nouvelle. Les Européens sont certains que les personnalités choisies les éloigneront de la table des grands, et, du coup, leur feront manquer une chance réelle de se maintenir au niveau du monde du G2, dominé par les pôles jumeaux, Washington et Pékin. Le vrai constat de ces choix révèle plutôt la réticence des gouvernements à transférer trop de pouvoir à Bruxelles et à choisir des personnalités fortes qui pourraient faire de l'ombre aux présidents européens. G. H.