L'Europe n'est pas dans ses priorités. Obama ne sera au sommet UE-états-Unis prévu en mai à Madrid. Une nouvelle rebuffade pour les Européens. Le sommet, qui devrait avoir lieu les 24 et 25 mai, n'aurait pas de sens en l'absence du président américain... Il était, pourtant, une des priorités de la présidence tournante, actuellement, espagnole, de l'UE dont le ministre des AE avait notamment indiqué le 11 janvier que Madrid souhaitait refonder la relation UE - Etats-Unis pour éviter " une marginalisation " de l'Europe sur la scène internationale. Les Etats-Unis n'ont pas manqué de renvoyer les européens à leurs copies. Un porte-parole du département d'Etat a souligné le schéma complexe des institutions européennes depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Sont juxtaposés, un président du Conseil de l'Union européenne, le Belge Herman Van Rompuy, et une présidence tournante ! Les eurosceptiques ont rebondi sur la défection de Washington en expliquant qu'Obama a manifestement du mal à s'y retrouver face à la multitude de représentants de l'Union européenne. Le quotidien de centre-droit espagnol El Mundo, assurait, pour sa part, que le locataire de la Maison Blanche avait été contrarié par la façon dont s'est déroulé le dernier sommet Etats-Unis - UE en novembre et que cela " lui a ôté l'envie d'une autre réunion en mai ". Obama, rappelle le quotidien avait écourté sa présence et envoyé au repas officiel son vice-président Joe Biden. Pour des analystes, le président américain fait payer aux européens leurs réticences à envoyer de nouvelles troupes en Afghanistan. Il reste que cette décision constitue une rebuffade de plus, pour des Européens qui sont de plus en plus maltraités par Washington, face à l'Asie, par exemple, dans la nouvelle donne mondiale. Toute l'Europe s'inquiète de ce quelle considère comme un début de marginalisation de la relation transatlantique par rapport à celle que veulent forger les Etats-Unis avec toute la zone Asie pacifique. L'absence du président américain à Berlin en novembre aux commémorations des 20 ans de la chute du Mur, n'était déjà pas passée inaperçue. L'UE est aussi sortie traumatisée de la conférence sur le climat de Copenhague en décembre, où le président américain a préféré négocier directement avec la Chine et l'Inde un accord a minima. Changement d'ère pour l'Union européenne qui s'est toujours pensé le chou chou du grand parapluie outre Atlantique. Vu de près, l'administration Obama suit exactement la ligne tracée par l'administration Bush. Depuis dix ans, les Etats-Unis considèrent le vieux continent comme un magnifique décor pour prendre des photos officielles. En outre, des spécialistes ont relevé que ni les républicains, ni les démocrates ne semblent juger que l'Europe mérite qu'on y envoie des ambassadeurs chevronnés ! Comme Bush, Obama a attribué des postes d'ambassadeurs à un nombre non négligeable de donateurs de campagne, sans s'inquiéter de leurs capacités diplomatiques. Même l'Europe centrale n'est plus prioritaire aux yeux de Washington dès lors qu'est annulé le programme de défense antimissile après des années de discussions. Obama s'adresse directement à la Russie. Juste retour des choses, l'Europe ne pèse plus rien même au plan symbolique. Un indice qui ne trompe pas : l'Alliance atlantique drivée par les Etats unies a abandonné depuis plusieurs années ses exercices communs en europe. Il reste qu'en Europe, le président Obama demeure le leader américain le plus populaire de mémoire d'homme.