Le président américain George W. Bush a affirmé, hier, croire qu'un accord de paix israélo-palestinien était possible avant la fin de l'année, mais n'a donné aucun signe concret d'une avancée dans les négociations à l'heure de quitter le Moyen-Orient. Mais, malgré de nouvelles discussions avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert la semaine dernière à El Qods, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, samedi, un haut conseiller de Bush a admis implicitement que le président américain n'avait pas de progrès concrets à annoncer au moment de rentrer à Washington. Dans son discours, Bush inscrit la résolution du conflit israélo-palestinien dans un conflit idéologique dont le Moyen-Orient serait le théâtre et qui opposerait les forces «modérées» aux forces «extrémistes», au premier rang desquelles l'Iran. Il appelle le Moyen-Orient tout entier à isoler l'Iran et la Syrie, et à rejeter le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. «Il est dans l'intérêt de tous les pays pacifiques de la région de faire en sorte que ces pays cessent de soutenir le terrorisme [...]. De s'opposer aux projets de l'Iran d'avoir des armes nucléaires», dit-il. Ne pas le faire serait «trahir de manière impardonnable» les générations futures, selon Bush. A défaut d'une annonce sur des progrès concrets pour la paix, la tournée de Bush en Israël, en Arabie saoudite et en Egypte risque de donner une impression de déjà-vu quant aux chances qu'Israéliens et Palestiniens s'entendent avant la fin de sa présidence, en janvier 2009. Quatre mois plus tôt, il était déjà parti de la région sans avancée majeure. Au cours de la semaine écoulée, aussi bien les Palestiniens que les Arabes ont fait savoir que, pour eux, Bush devait faire plus et amener les Israéliens à plus de concessions. Ils redoutent que Bush se contente d'un accord a minima pour ne pas lier les mains des Israéliens et revendiquer un succès diplomatique avant la fin de son mandat. Au Proche-Orient, Bush a de nouveau été confronté à la conviction largement répandue qu'il est l'homme des Israéliens. Il a suscité une forte réprobation en participant au 60e anniversaire d'Israël sans retourner dans les territoires occupés. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré hier que le discours du chef d'Etat américain devant le parlement israélien avait mis les Palestiniens «en colère». Le président palestinien a précisé avoir fait part de sa position à Bush lors de leur rencontre dans cette même station balnéaire sur la mer Rouge. Dans un discours très attendu devant la Knesset, le parlement israélien, il n'a évoqué l'existence d'un Etat palestinien qu'à un horizon très lointain. «Nous ne voulons pas que les Américains négocient à notre place [...]. Tout ce que nous voulons d'eux, [...] c'est qu'ils montrent un minimum de neutralité», a poursuivi Abbas. «Nous avons demandé [à Bush] que la position américaine soit équilibrée», a-t-il encore dit.