Quarante-huit wilayas, avec leurs 1 541 communes. C'est un vaste espace pour toute politique qui aurait pour objectif d'atteindre le moindre recoin, de toucher tous les citoyens de ce grand pays. Ce sera d'autant plus difficile que la concrétisation de cette politique nécessite des infrastructures, à supposer évidemment que la politique soit déjà tracée, avec des programmes, des perspectives et des objectifs. Il en est ainsi de la culture. Dans les textes, il est prévu la construction d'une bibliothèque dans chaque commune et d'un théâtre dans chaque ville, avec en perspective des programmes d'activités et d'animations que devront élaborer et/ou organiser les représentants du ministère de la Culture au niveau local, les opérateurs activant dans ce secteur et le mouvement associatif. Dans les faits, l'Algérie totalise près d'une centaine de festivals et Salons, entre locaux, nationaux et internationaux, toutes disciplines confondues. Certains sont institutionnalisés, encadrés et cofinancés par le ministère, d'autres, qui pourraient décrocher l'institutionnalisation, sont soutenus. Des semaines culturelles de wilaya et des tournées artistiques sont également organisées par la tutelle. Quelques concerts, expositions et représentations viennent parfois rompre le ronronnement habituel. Mais est-ce suffisant ? Bien évidemment non. Car, comme une hirondelle n'a jamais fait le printemps toute seule, un festival, un concert ou une exposition ne peuvent non plus faire germer une véritable vie culturelle. Entre une édition et une autre, une manifestation et la suivante, il y a tout ce vide culturel qui attend d'être comblé. Et là, nous ne parlons que de programmes, qui, quand bien même ils seraient élaborés, dotés et prêts à consommer, ne pourraient l'être en l'absence de l'infrastructure ou du site appropriés devant abriter les activités et les manifestations prévues dans ces programmes. Autrement dit, élaboration de programmes et mise à disposition d'infrastructures doivent aller de pair. Il ne sert à rien d'avoir une bibliothèque, un théâtre, un cinéma ou une salle de spectacle si on n'a rien à mettre dedans, et inversement. C'est là un vaste chantier qui, en plus de ministère de la Culture, nécessite l'implication de plusieurs institutions étatiques, l'Etat lui-même en tête. Il devra accorder tous les moyens nécessaires à la réalisation du maillage infrastructurel qui assurerait une diffusion de la culture dans les coins les plus reculés du pays. Quant au ministère de la Culture, il lui reviendra d'élaborer la politique qui permettra l'exploitation optimale, et à bon escient, de toutes les infrastructures, les potentialités et les richesses culturelles. Aux autres ministères d'assumer leur part de travail et de responsabilités dans les programmes où l'inter-sectorialité doit jouer. Et la culture ne s'en portera que mieux… ce qui n'est pas encore le cas. H. G.