à l'occasion du Nouvel An, la Corée du Nord a appelé à la fin des relations antinomiques avec les Etats-Unis. Cet appel a été publié dans plusieurs grands journaux nord-coréens et relayé par l'agence officielle KCNA. «La tâche fondamentale pour assurer la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans le reste de l'Asie est de mettre fin à la relation hostile entre la République populaire démocratique de Corée [RPDC] et les Etats-Unis», dit ce texte cité par l'agence. «La DPRK a pour position constante d'établir un système de paix durable dans la péninsule coréenne et de parvenir à sa dénucléarisation à travers le dialogue et les négociations.» Du côté de Washington, la méfiance est de mise. Un responsable du département d'Etat a estimé que la Corée du Nord devrait prouver qu'elle est de bonne foi. Et le retour aux négociations à six (Chine, Corée du Sud, Corée du Nord, Japon, Etats-Unis et Russie) sur son programme nucléaire, en serait l'illustration. Quid des frères ennemis du Sud ? Pour le ministère sud-coréen de l'Unification, cet appel se distingue de celui de l'an dernier dans la mesure où il insiste sur «le dialogue et les négociations» alors que Pyongyang avait mis l'accent en 2009 sur son engagement vers la dénucléarisation et la paix sans pour autant mentionner le dialogue. Début décembre, l'émissaire américain Stephen Bosworth, de retour d'une visite à Pyongyang avait déclaré que les Etats-Unis et la Corée du Nord ont un «accord de vues» sur la nécessité de renouer les négociations rompues par Pyongyang en avril. Le diplomate américain, à l'issue d'une mission de trois jours, avait toutefois précisé qu'il ignorait si cette convergence de vues signifiait un retour du Nord à la table des pourparlers. «Un accord de vues s'est fait jour entre la République populaire démocratique de Corée et nous sur la nécessité de mettre en œuvre la déclaration conjointe [de 2005] et de reprendre les négociations à six pays», a-t-il déclaré. «Reste à voir quand et comment la RPDC reviendra à la table des négociations», a ajouté l'émissaire. Ces pourparlers, entamés en août 2003, impliquent la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et la Russie. En avril dernier, Pyongyang a suspendu toute discussion sur la dénucléarisation. Après un tir de missile controversé, sous pressions occidentales une sanction du Conseil de sécurité de l'ONU est tombée. La Corée du Nord procède dans la foulée à son deuxième essai nucléaire depuis celui de 2006. Début octobre, la Corée du Nord a posé une condition sine qua non à la reprise des négociations : un dialogue bilatéral préalable avec les Etats-Unis. R. I.