La Corée du Nord a formé vendredi le voeu d'en finir avec ses relations hostiles avec les Etats-Unis et d'aboutir à une dénucléarisation de la péninsule coréenne. Ce message du nouvel an, diffusé par l'agence officielle de presse KCNA, intervient quelques semaines après que le régime de Pyongyang a laissé entendre qu'il pourrait reprendre les négociations internationales sur son désarmement nucléaire. Ce n'est cependant pas la première fois que le régime de Pyongyang formule des promesses de ce genre et les spécialistes du dossier ont prévenu que la Corée du Nord pourrait réclamer un processus de normalisation avec Washington en préalable à son retour à la table des discussions, auxquelles participent aussi la Corée du Sud, la Chine, le Japon et la Russie. "La tâche fondamentale pour garantir la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne et dans le reste de l'Asie est de mettre fin à la relation hostile entre la République populaire démocratique de Corée et les Etats-Unis", rapporte l'agence KCNA qui reprend un éditorial sur la politique étrangère de Pyongyang publié dans trois journaux. La Corée du Nord, précise l'agence, a pour but "d'établir un système de paix durable sur la péninsule coréenne" et de parvenir à la dénucléarisation de la région "par le dialogue et la négociation". Le président américain Barack Obama a fait parvenir en décembre une lettre personnelle au dirigeant nord-coréen Kim Jong-il pour le persuader de reprendre les négociations sur le nucléaire. Pyongyang a répondu en laissant entendre qu'il pourrait reprendre les pourparlers à six, dont il s'est retiré il y a un an. C'est dans ce cadre que la Chine, la Russie, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis cherchent à convaincre le régime communiste de renoncer à son programme nucléaire en échange d'aides massives et de la promesse de mettre fin à son isolement sur la scène internationale. La Corée du Nord a procédé à un second essai nucléaire en mai dernier, qui a conduit à un renforcement des sanctions prises par les Nations unies. Mais, en dépit de cette annonce diplomatique surprise, peu d'analystes s'attendent à ce que Kim Jong-il renonce à ses ambitions nucléaires. Celles-ci sont considérées comme la pierre angulaire de la politique de "primauté du militaire" qui repose sur l'existence d'une menace d'intervention américaine et organise l'Etat en fonction de cette menace. "Le Nord n'a absolument aucun intérêt à normaliser ses relations avec les Etats-Unis. Dès qu'il l'aurait fait, il perdrait toute raison d'exister", assure même B.R. Myers, spécialiste de l'idéologie nord-coréenne à l'université de Dongseo. "Dès lors que le peuple penserait qu'il est possible de s'accorder avec les Etats-Unis, il s'interrogerait aussi sur la nécessité de cette politique de 'primat du militaire'", explique-t-il.