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Emouvant hymne à l'Algérie et à ses glorieux enfants Les Grandes Figures de la résistance algérienne et Roses de printemps et feuilles d'automne de Boualem Bessaïh
Les Grandes Figures de la résistance algérienne (par l'épée et la plume 1830-1954) et Roses de printemps et feuilles d'automne, Réflexions et témoignages (histoire, culture et littérature) sont les deux ouvrages signés de la plume de l'actuel président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïh, et publiés récemment aux éditions Casbah. Dans le premier ouvrage, l'auteur nous offre une série consacrée à la grande figure de la résistance algérienne paru depuis de nombreuses années dans différents journaux et revues. Une grande partie de l'ouvrage est consacrée à la figure emblématique de l'Emir Abdelkader, d'autres chapitres sont consacrés à Fatma N'Soumeur, cheikh Bouamama, El Mokrani, le poète Mohamed Belkheïr, le penseur Abdelhamid Ibn Badis et El Bachir El Ibrahimi. Au-delà de l'aspect historique, les articles sont emplis d'anecdotes et de correspondances rendant les écrits encore plus authentiques. Dans la préface de l'ouvrage, l'auteur explique qu'il avait «écrit ces articles au fil des années, sous la diction de la passion pour l'histoire et par amour pour les hommes qui se sont battus par la parole, la plume ou le fusil. Sans la disponibilité permanente du peuple, leur combat n'aurait pas existé. Si la lecture de ce message pourra parvenir à la jeunesse de mon pays, que le jeune âge ou la naissance tardive ont privée de combat pour l'indépendance, mon ambition sera comblée». Le second ouvrage, Roses de printemps et feuilles d'automne, Réflexions et témoignages (histoire, culture et littérature) est également un recueil des écrits de l'auteur qui se scinde en deux parties : la première consacrée aux articles sur différents domaines tels que la culture, l'histoire ou la spiritualité. La seconde partie intitulée «témoignages» est consacrée à d'émouvants hommages et à des préfaces de livres historiques et de romans. Le ton est donné dès le premier article intitulé «Mon drapeau, mon hymne», publié dans le quotidien El Moudjahid le 31 octobre 1985. Un article toujours d'actualité où il souligne : «Quand nos athlètes et nos sportifs observent la levée des couleurs nationales et écoutent l'hymne, l'œil mouillé de larmes, avant une compétition internationale, c'est pour l'Algérie qu'ils sont émus.» Le point commun des deux ouvrages, c'est cette passion mêlée de fascination pour les grandes figures de la révolution algérienne et, au-delà, un amour viscéral de la patrie. La ferveur nationaliste se traduit dans une écriture fluide et poétique sertie de précieuses métaphores qui donne à l'ouvrage toute son intensité émotive. Devoir de mémoire et reconquête des repères identitaires Le lecteur est plongé au cœur du quotidien de ces héros de la résistance algérienne, leur redonnant leur dimension humaniste loin des carcans de l'écriture historique insipide et rebutante. Il est aussi convié à partager des réflexions sur l'Algérie en marche d'une lucidité déconcertante. Avec un véritable don de conteur, Boualem Bessaih manie la plume, tel un archet de violon faisant vibrer toutes les cordes de nos âmes à travers une pléiade de sentiments les plus divers. Celle de la fierté d'être les héritiers de ces glorieux combattants, celle de la tristesse et de la compassion pour leurs épreuves les plus pénibles. De l'amour pour cette patrie ayant enfanté des personnalités qui sont entrées dans la légende et d'autres qui la construisent chaque jour et aussi surtout de la jalousie de préserver ce précieux legs et le transmettre avec passion et conviction aux générations futures. Ainsi, chaque chapitre est pétri d'une force narrative puisée dans la sève du courage et du sacrifice de tout un peuple. La réminiscence des figures poétiques sert délicatement le message poignant du cœur pour clamer le devoir de mémoire et la reconquête des repères identitaires. A ce sujet, dans l'avant-propos de Roses de printemps et feuilles d'automne, l'auteur souligne : «Tout cela pour que notre jeunesses puisse être en mesure de découvrir et d'apprécier par elle-même ses propres repères, d'en assumer l'appartenance et qu'elle puisse, enfin, devant tel ou tel personnage ajouter le fruit de son évaluation personnelle […] L'essentiel est en fin de compte qu'aucun repère ne soit rejeté ou renié, car il faut laisser le dernier mot aux compétences habilitées à le faire, c'est-à-dire les historiens.» Message du cœur pour les générations futures Un émouvant hommage est également rendu aux femmes, «ces femmes qui sont nos frères de combat». L'auteur partage également ses réflexions sur la beauté des sites algériens et du patrimoine matériel et immatériel que recèle le pays. La culture a également une place de choix dans le second ouvrage où il souligne que «la culture, à la foi témoignage et levain de notre liberté, par laquelle s'affirme le pouvoir de l'homme sur lui-même et sur son environnement, constitue de nos jours, plus que par le passé, un enjeu capital» dans un article publié en novembre 1986 dans la revue Parcours magrébin. A travers cette problématique qui est toujours d'actualité, l'ancien ministre de la Culture soulève la nécessité de l'émancipation de l'individu par la mise en valeur de ses capacités intellectuelles et spirituelles. Et de la maîtrise de sa propre culture avec ses repères identitaires puisés dans le patrimoine immatériel, l'esprit de la créativité et l'utilisation des nouvelles technologies pour un avenir florissant. Il s'agit également d'ouverture vers les autres cultures dans un esprit d'échange et d'universalité, sans renier ses racines et sans rejeter l'autre à cause de ses différences. La véritable promotion de la culture est aussi celle des masses et de la proximité, loin des cercles élitistes afin d'être fidèle au combat de tout un peuple pour la reconquête de sa liberté. Car le nouveau combat d'aujourd'hui se fait par la plume et par la création, par les compétences et aussi par la culture scientifique et technique. Le flambeau du rayonnement de la patrie devrait être illuminé par ces millions de jeunes Algériens qui nourrissent la flamme par leurs compétences et leurs savoir-faire dans différents domaines grâce à une culture d'excellence. Dans cet esprit, l'auteur rend également hommage aux «héros de la paix, ces infatigables et courageux artisans de la concorde et de la fraternité entre les hommes». Pour conclure, les deux ouvrages sont un véritable hymne à l'Algérie, aux hommes et aux femmes qui ont écrit en lettres d'or son passé et aussi son présent. Mais c'est aussi l'appel à une jeunesse qui porte en elle l'espoir d'un avenir meilleur. Une jeunesse dont les potentialités ne demandent qu'à éclore telles les roses du printemps après que l'automne a emporté ses feuilles mortes. Boualem Bessaïh écrit à ce propos : «C'est dans cette logique qu'il appartient à notre jeunesse d'inscrire désormais sa pensée et d'engager résolument son action, aujourd'hui plus qu'hier, et bien moins que demain». S. A. Biographie de l'auteur Boualem Bessaïh est né en 1930 à El Bayadh. C'est un ancien professeur de lettres et docteur ès lettres et sciences humaines. Il rejoint le maquis au début de 1957, occupe d'importantes fonctions dans les rangs de la révolution armée et assure la mission de membre du secrétariat général du Conseil national de la révolution algérienne de 1959 à 1962. A l'indépendance, il occupe les fonctions d'ambassadeur dans plusieurs capitales européennes et arabes (Berne, le Vatican, le Caire, Koweït City, Rabat). En 1971, il est nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. En 1979, il entre au gouvernement et occupe plusieurs postes ministériels. Il est nommé successivement ministre de l'Information, ministre des Postes et Télécommunications, ministre de la Culture et, enfin, ministre des Affaires étrangères en 1988. A ce titre, il participe activement au sein de la tripartie Algérie-Maroc-Arabie saoudite, décidée par le Sommet arabe de Casablanca, aux efforts déployés pour aboutir à l'accord de Taif mettant fin aux souffrances du peuple libanais. En 1997, il est nommé membre du Conseil de la nation (2ème chambre du Parlement) au titre du tiers présidentiel, puis élu président de la commission des Affaires étrangères dudit Conseil. Après avoir occupé le poste d'ambassadeur au Maroc, il est nommé par le Président aux fonctions de président du Conseil constitutionnel en septembre 2005 qu'il occupe à ce jour. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages littéraires et historiques, notamment sur l'Emir Abdelkader et les poètes populaires Mohamed Belkheir et Abdellah Ben Kerriou. Il est aussi l'auteur du scénario du film historique Epopée de cheikh Bouamama. Son ouvrage publié à l'occasion du 50ème anniversaire de la révolution, l'Algérie belle et rebelle, de Jugurtha à Novembre est préfacé par le président Abdelaziz Bouteflika.