Photo : S. Zoheïr Par Ghada Hamrouche Le Front Polisario est disponible à une coopération pragmatique avec l'émissaire spécial onusien au Sahara occidental, M. Christopher Ross. Le secrétariat national du Front Polisario, dans un communiqué publié le week-end dernier par l'agence de presse sahraouie (SPS), a donc réitéré sa disponibilité à coopérer de «manière constructive» aux efforts déployés par le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel au Sahara occidental. Le succès de cette mission, relève la même source, reste toutefois tributaire de «la réunion des conditions adéquates». Le secrétariat national du Front Polisario a également exprimé, dans le communiqué sanctionnant les travaux de sa 7ème session sous la présidence de M. Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front, ses «craintes et ses appréhensions» quant à l'absence de la même volonté chez la partie marocaine, appelant, dans ce contexte, les Nations unies à assumer leurs responsabilités dans la décolonisation du Sahara occidental afin d'amener le Maroc à respecter les droits de l'Homme et à se conformer à la légalité internationale. Le Front Polisario a exhorté, dans le même sillage, l'ONU à «prendre toutes les mesures appropriées pour faire pression sur le gouvernement marocain». Le Front Polisario n'hésitera pas à appeler l'organisation onusienne à recourir même à des sanctions afin d'amener la partie marocaine «à respecter les exigences de la légalité internationale et à entamer avec sincérité et sérieux et sans préalables les négociations visant à permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance». Le secrétariat national a également relevé la nécessité d'une «intervention urgente» pour garantir la santé et la sécurité des détenus politiques sahraouis. Le communiqué a, d'autre part, salué l'élan de solidarité internationale avec la militante sahraouie Aminatou Haidar, exprimant ses remerciements et sa reconnaissance à tous ceux qui l'ont soutenue, les appelant à poursuivre leur soutien à cette militante que «les autorités d'occupation marocaines ont assignée à résidence». Il a appelé l'Espagne, qui assure la présidence de l'Union européenne à partir de janvier, à assumer ses responsabilités juridique et historique dans le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental. Cela amènera les responsables sahraouis à évoquer l'épineux problème des ressources naturelles du Sahara. Pour le secrétariat national du Front Polisario, la signature de tout accord par l'Union européenne et d'autres pays à travers le monde, ou toute action devant porter atteinte au sol et aux ressources halieutiques du Sahara occidental occupé «constituent une violation du droit international et un encouragement ignominieux au pillage des richesses du peuple sahraoui et contribuent à prolonger ses souffrances et encourager la force d'occupation à poursuivre sa politique de répression et d'expansion».