Même s'il a été contrarié par l'attitude marocaine lors de la réunion de Vienne les 10 et 11 août derniers, le Front Polisario reste toujours disponible à coopérer avec l'Organisation onusienne dans l'objectif de parvenir à une solution juste et mutuellement acceptable par les parties en conflit. Une volonté affirmée hier par le président Mohamed Abdelaziz à l'issue d'une réunion extraordinaire tenue par les membres du Front Polisario. Ce dernier a donc renouvelé sa volonté de coopérer avec l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Christopher Ross, pour la «décolonisation» de ce pays, occupé par le Maroc depuis 1975, selon un communiqué rapporté vendredi dernier par l'agence de presse sahraouie SPS. Le secrétariat national (SN) du Front Polisario a ainsi exprimé «l'attachement du Front populaire quant à l'option des négociations directes comme moyen de réaliser les aspirations légitimes du peuple sahraoui à la liberté et l'indépendance», peut-on encore lire dans le même communiqué. «Le choix par le peuple sahraoui d'une solution pacifique est fondé sur son droit inaliénable à l'autodétermination et l'indépendance ainsi que la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU», est-il encore souligné dans le communiqué de la première instance politique du Front Polisario. Se «félicitant» de l'«atmosphère» ayant marqué la dernière réunion entre le Front Polisario et le royaume du Maroc en Autriche, sous les auspices de M. Christopher Ross, le SN a appelé la partie marocaine à «s'engager dans le processus d'une véritable décolonisation du Sahara occidental». Il a rappelé que «le respect de la légalité internationale et l'application du droit international au Sahara occidental doivent être une référence et une source d'inspiration pour toutes les volontés sincères», considérant qu'il s'agit du «seul moyen de rétablir la paix et la stabilité dans la région». Dans ce sillage, le secrétariat national a lancé un appel «urgent» à l'ancienne puissance coloniale du Sahara occidental, l'Espagne, ainsi qu'à la France afin qu'elles jouent «un rôle positif» à même de «soutenir les efforts de l'ONU pour un règlement juste, pacifique et durable qui ouvrira des perspectives prometteuses pour l'édification d'un Maghreb intégré et prospère».Rappelons qu'après Manhasset, dont le quatrième round s'est tenu les 18 et 19 mars 2008, le Maroc et le Polisario se sont retrouvés autour de la table des négociations les 10 et 11 août derniers à l'occasion d'une rencontre informelle en Autriche. Une réunion qui n'a pas permis de faire avancer le débat d'un iota. Le Front Polisario met en cause les Marocains. Ces derniers, selon lui, campent sur leurs précédentes positions. Le Maroc ne veut discuter d'aucune autre solution que l'autonomie du Sahara alors que le Front Polisario réclame le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. G. H.