Photo : S. Zoheïr Par Ghada Hamrouche L'inflexibilité marocaine quant à n'importe quelle autre issue que son plan d'autonomie concernant le Sahara occidental exacerbe de plus en plus le Front Polisario. Ce dernier n'a pas manqué, hier, de marquer, une fois de plus, son courroux de cette obstination et du refus total du royaume chérifien de se plier aux exigences du droit international. Dans un communiqué publié hier par l'agence de presse sahraouie SPS, repris par l'agence de presse algérienne APS, le Front Polisario a «appelé la communauté internationale à imposer les sanctions nécessaires contre le Maroc afin de se conformer aux exigences de la légalité internationale, cesser l'escalade de sa campagne de répression, arrêter immédiatement le pillage illicite des ressources naturelles du Sahara occidental et démanteler le mur marocain». La solution juste, démocratique et conforme aux résolutions et la Charte des Nations unies, selon la même source, «passe à travers l'organisation d'un référendum libre et équitable devant permettre au peuple sahraoui l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance, la seule voie pour mettre fin au conflit du Sahara occidental». Le Polisario a également appelé l'ONU à assumer ses «responsabilités entières» en vue de faire cesser «les violations flagrantes des droits de l'Homme commises par le Maroc contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, au sud marocain et contre les étudiants sahraouis dans les universités et instituts du Maroc». Il a réitéré son appel pour la mise en place «urgente» d'un mécanisme onusien afin de garantir la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental ainsi que l'accès des observateurs et des médias indépendants aux territoires occupés. Plusieurs prisonniers politiques sahraouis des geôles de Boulemharez à Marrakech et celles d'Inzegan à Agadir ont rejoint le mouvement de grève de la faim illimitée, entamé le 18 mars, par six militants des droits de l'Homme détenus à la prison militaire de Salé à Rabat et celle des prisonniers de Tiznit, indique encore l'agence de presse sahraouie. «Ce large mouvement de grève qui, graduellement, englobera les 10 prisons marocaines où croupissent plus de 56 prisonniers politiques sahraouis, entend protester contre les violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et la privation du peuple sahraoui par le Maroc de son droit à l'autodétermination», a déclaré à la SPS le ministre sahraoui des Territoires occupés et de la Diaspora, Khalil Sidi M'hamed.