Une dizaine de jours après l'attentat manqué sur un vol international américain, l'utilisation de scanners corporels semble gagner du terrain. Hier, le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, a annoncé que les aéroports britanniques vont progressivement être dotés de scanners corporels complets pour renforcer les contrôles de sécurité en réponse à l'attentat manqué du 25 décembre dans un vol vers les Etats-Unis. «Nous savons qu'El Qaïda utilise de nouvelles formes d'armes et nous devons y répondre de façon adéquate», a déclaré Gordon Brown, dans une interview sur la chaîne BBC1. «Il y a une nouvelle forme d'explosifs qui n'est pas identifiée par les machines ordinaires. Nous devons aller plus loin […] des scanners ont déjà été commandés par BAA [l'opérateur d'une majorité des aéroports britanniques]», a-t-il précisé. Le jeune Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, qui a tenté le 25 décembre dernier de faire exploser un avion deligne américain en provenance d'Amsterdam s'apprêtant à atterrir à Detroit (nord des Etats-Unis), avait échappé aux contrôles en dissimulant des explosifs dans ses sous-vêtements. Le gouvernement américain avait annoncé de son côté, jeudi dernier, son intention d'installer plus de 150 scanners corporels dans les aéroports à travers le pays, envisageant d'en acheter 300 autres d'ici à 2012. Les autorités néerlandaises avaient également fait part de l'utilisation de scanners corporels complets à l'aéroport d'Amsterdamn-Schiphol d'ici trois semaines pour tous les vols vers les Etats-Unis. Le Nigeria s'est également engagé à doter ses aéroports de scanners. Le débat sur l'utilisation de scanners corporels bat son plein et suscite de nombreuses critiques qui soulignent que le recours à ce genre de machines de contrôle pourrait violer la vie privée des passagers. C'est donc toute une polémique qui est provoquée autour de ces scanners dessinant sur les écrans le corps dévêtu des passagers. De leur côté, les partisans de ces nouveaux portiques mettent en avant l'efficacité de ces toutes nouvelles techniques pour détecter les explosifs les moins décelables, comme le penthrite utilisé par le Nigérian à l'origine de cette agitation sécuritaire. A. B.