Terrorisme n L'attentat manqué à bord d'un avion américain à destination de Detroit le jour de Noël met en évidence les limites du système de sécurité américain. Le renseignement américain tentait, hier, de répondre aux griefs du Président Obama sur l'échec «inacceptable» du système de sécurité après l'attentat raté contre un avion, alors que des mesures de sécurité renforcées étaient annoncées dans plusieurs aéroports internationaux. Au lendemain du sermon de Barack Obama, qui a jugé «totalement inacceptable» l'échec du dispositif, la CIA s'est défendue d'avoir insuffisamment diffusé les informations livrées avant l'attentat manqué par le père du suspect, Umar Farouk Abdulmutallab, à l'ambassade américaine au Nigeria. «Nous avons travaillé avec l'ambassade pour nous assurer qu'il était dans la base de données gouvernementale de personnes susceptibles d'avoir un lien avec le terrorisme, et qu'il y était fait mention de ses possibles connexions avec des extrémistes au Yémen», a assuré le porte-parole de la CIA. «Nous avons également envoyé des informations biographiques clés à son sujet au Centre national de l'anti-terrorisme (NCTC)», a-t-il affirmé. L'entretien avec le père du suspect ne contenait, par ailleurs, pas d'élément clé qui aurait permis de placer le jeune homme sur la liste des quelque 4 000 personnes interdites de vol vers les Etats-Unis. De fait, le renseignement américain savait qu'Al-Qaîda, qui a revendiqué l'attentat raté, préparait une «surprise pour Noël» mais n'était pas en mesure de prévoir cet acte en particulier, a indiqué un agent du renseignement. Le problème, a-t-il avancé, est que le NCTC reçoit 8 000 messages par jour. Les listes de surveillance des terroristes potentiels, de même que les procédures d'inspection, ont commencé à être réexaminées, a assuré la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, soulignant que Washington est «déterminé à identifier et à remédier aux failles». Et alors que compagnies aériennes et aéroports internationaux imposaient de nouveaux contrôles à l'embarquement, la question du recours aux scanners corporels fait son chemin. Au Nigeria, des scanners corporels à trois dimensions vont équiper les aéroports internationaux. L'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, par lequel le Nigérian a transité, a annoncé, de son côté, que des scanners corporels seraient utilisés dans les trois semaines pour contrôler les passagers en partance pour les Etats-Unis. «Quinze scanners vont être équipés d'un logiciel qui représente le corps humain sous la forme d'une poupée, afin de ne pas donner lieu à des présomptions de voyeurisme», a indiqué la ministre néerlandaise de l'Intérieur. Selon cette dernière, l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit «a été préparé de manière assez professionnelle mais exécuté en amateur».