Toujours le deux poids, deux mesures aux States. Pas d'Irlande dans la liste noire d'Obama où le terrorisme est loin de rendre les armes… L'attentat commis en Irlande du Nord par des groupes dissidents républicains met l'accent sur l'aspect islamophobe de la liste dont s'est fondu le président américain au nom de sa guerre contre le terrorisme. Un officier catholique a été grièvement blessé, vendredi dernier, par l'explosion d'une bombe placée sous sa voiture dans un comté du nord de l'Ulster. Dans la logique obamanienne, n'est-ce pas du terrorisme ? Alors, force est de reconnaître que c'est encore la politique du deux poids, deux mesures qui règle le fonctionnement international des Etats-Unis, comme au temps du va-t-en guerre Bush junior. Pourtant, tout pense à dire que l'Irlande du Nord renoue avec son noir passé. 2010 commence avec un attentat. Des groupes dissidents de l'IRA refusent toujours la paix, pourtant signée sous les auspices de Washington. L'accord de paix de 1998 entre les anciens adversaires catholiques et protestants devait ramener la paix en Irlande du Nord, meurtrie par des violences qui ont fait plus de 3 500 morts en trois décennies. Et depuis 2007, un gouvernement biconfessionnel est en place, réunissant catholiques séparatistes et protestants unionistes. Mais des organisations dissidentes de l'IRA refusent toujours de déposer les armes. En 2009, la Commission indépendante de contrôle, qui surveille l'activité des milices paramilitaires, a averti que la menace constituée par ces groupes n'avait jamais été aussi élevée en six ans. Ces derniers mois, des attentats portant la marque de l'IRA se sont multipliés, visant en particulier les forces de l'ordre. Et ces attentats font craindre en Grande-Bretagne une résurgence des violences dans la province britannique semi-autonome. L'Amérique, prompte à ficher des pays musulmans et à en humilier leurs populations, a fait l'impasse sur le pays d'origine d'un certain nombre de ses habitants, se contentant d'ânonner que le terrorisme en Irlande ne sert aucun but ni aucune cause ! Dans le même registre, les marchands de scanners corporels se frottent les mains. Obama a, en effet, exigé, dans la panoplie de ses nouvelles mesures contre le terrorisme, l'installation de scanners corporels à l'embarquement des passagers. Paranoïa en Occident, qui installera au plus tôt ces appareils dont l'efficacité n'est pas garantie à cent pour cent mais qui tombent sous le coup de violation de l'intimité, selon les juristes sérieux. Humiliation de musulmans en voyage et bodyscanner pour voir sous leurs vêtements ! Il est efficace, mais attention au risque de violation de l'intimité, répondent ses détracteurs en Occident-même, et qui, par ailleurs, n'ont pas manqué de souligner que des pluies de contrats vont tomber sur les fabricants de scanners. Le marché mondial des scanners corporels se partage entre quatre fabricants principaux : les américains L-3 Communications, ASEI, Rapidscan (filiale de OSI) et le britannique Smiths Detection. Le titre d'AESI a pris 10% après l'annonce par Obama de faire passer tous les voyageurs à destination de son pays sous le scanner, celui d'OSI Systems 15%. Un scanner corporel coûte environ 100 000 dollars, bien plus que les 10 000 dollars que coûte un portique de détection de métaux classique, mais moins que les 150 000 dollars à débourser pour la dernière génération de scanner de bagages cabines à rayons X. Les scanners pour bagages enregistrés, plus volumineux, coûtent 1 million de dollars pièce. N'est-ce pas également une affaire de gros sous ? Le plus drôle est que même les pays de la liste infamante sont obligés d'installer chez eux ces appareils voyeuristes. Le Nigeria, qui a rué dans les brancards, a annoncé leur installation prochaine dans ses aéroports. Le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, 23 ans, avait tenté de faire exploser le jour de Noël un avion de ligne américain en provenance d'Amsterdam qui s'apprêtait à atterrir à Detroit (nord des Etats-Unis), il avait caché de la poudre explosive le long de sa cuisse qui n'aurait pas été détectée par les détecteurs de métaux. L'attentat manqué a été, reconnaissent tous les spécialistes, exécuté en amateur.