Photo : S. Zoheïr Par Billal Larbi En ce deuxième jour de la grève ouverte initiée par les praticiens et les spécialistes de la santé publique affiliés au SNPSP et au SNPSSP, la situation n'a pas semblé différente de la première journée. Au service de chirurgie générale de l'hôpital de Beni Messous, les consultations étaient assurées normalement. En dépit du fait qu'il était midi à notre arrivée (c'est généralement l'heure du déjeuner), l'activité au niveau de l'hôpital n'avait pas pour autant baissé. Au niveau des urgences, des infirmiers s'affairaient à transporter dans la salle d'opération un jeune gravement atteint au visage. Comme partout ailleurs, les spécificités propres à ce service font que le travail ne peut pas s'arrêter. Au niveau des consultations chirurgicales, rien n'indiquait que les praticiens de la santé étaient en grève. Le même constat peut être fait au niveau du service de médecine interne. «Nous travaillons. Les médecins délivrent des certificats médicaux et procèdent aux diagnostics en vigueur», nous dira une technicienne supérieure de la santé. Au niveau de la direction générale de l'hôpital (où nous nous sommes rendus pour de plus amples informations au sujet de la grève), la réponse de tous nos interlocuteurs était sans équivoque : «On ne peut rien vous déclarer sans une autorisation du chargé de communication du ministère de la Santé.» . Un maître assistant nous fera savoir que lui et ses pairs n'observaient pas la grève. Selon lui, seuls quelques médecins affiliés au SNPSP ont répondu à l'appel. Il insistera pour dire que la grève est surtout perceptible au niveau des établissements publics de santé de proximité (EPSP). Au niveau de l'hôpital de Kouba, le même constat peut globalement être fait. Notre arrivée coïncidait avec le début des visites. Des centaines de personnes, couffin à la main, attendaient qu'on les autorise à se rendre auprès de leurs malades. Selon les échos recueillis çà et là, seuls les médecins affiliés au SNPSP étaient en grève. Des indiscrétions indiquent que certains redoutent les ponctions sur salaires. «Si l'ampleur attendue n'a pas été atteinte, c'est justement parce que les gens redoutent qu'on touche à leur salaire. Il y a une réticence à suivre la grève», nous dira une blouse blanche (on ignorait s'il s'agissait d'un médecin ou d'un infirmier), ajoutant toutefois que tous les scénarios étaient envisageables dans la mesure où «certains facteurs pouvaient influer sur l'adhésion à la grève».