Photo : S. Zoheïr Par Billal Larbi C'est hier qu'est entrée en vigueur la grève décidée par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) comme annoncé ces derniers jours. Deux semaines après que le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) eut entamé un mouvement de grève illimité, c'est donc autour du syndicat cher au Dr Mohamed Yousfi d'entrer sur scène afin de faire valoir ses revendications. Il faut dire que lors des visites que nous avons effectuées dans un certain nombre de structures sanitaires, le débrayage n'a pas été tellement perceptible. L'activité n'a pas semblé être affectée par ce mouvement de débrayage. Les médecins vaquaient à leurs travaux au moment où les citoyens attendaient leur tour dans les salles d'attente. Au niveau du CHU Mustapha Pacha, tout semblait fonctionner normalement, particulièrement aux urgences médicochirurgicales. «Au regard du caractère très sensible de ce service, nous ne pouvons pas cesser le travail, car sa spécificité fait que nous accueillons des malades gravement atteints que nous ne pouvons bien évidemment pas délaisser», nous dira un médecin. Les propos de ce dernier contrastent avec ceux du Dr Sobeihi, membre du SNPSSP du CHU Mustapha, lequel nous assure que bon nombre de médecins spécialistes ne travaillent pas au niveau des services. «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de notre mouvement de protestation. Les promesses faites par notre tutelle n'ont pas été tenues. Depuis que vous êtes venu nous voir lors de notre dernier mouvement de grève [notre interlocuteur s'adressait à nous], une année s'est écoulée. Durant ce laps de temps, la tutelle n'a rien fait de concret en notre direction. Il n y a aucun indice qui atteste que les choses vont en s'améliorant. Tant qu'un système de santé solide n'a pas été mis en place, il ne faudra assurément pas s'attendre à des miracles», nous dira notre interlocuteur. Allant dans le même sens que son confrère, le Dr Ouared, activant dans le même syndicat, mettra en exergue la vaine tentative de la tutelle de faire revenir les sommités (d'envergure mondiale) qui se sont expatriées en Occident. «N'est-il pas plus logique de penser à améliorer les conditions de ceux qui sont déjà sur place et qui font tout pour soulager les malades ? Rien que par rapport à nos voisins maghrébins, nous accusons un énorme retard. Alors, de là à nous comparer au niveau occidental, il y a un pas que je n'oserais personnellement pas franchir», fulminera notre interlocuteur, ajoutant que le fait que les médecins algériens ne peuvent assister au congrès mondiaux de haut niveau ne peut qu'influer négativement sur leur niveau. S'agissant du SNPSP, et à la lumière d'un communiqué parvenu à notre rédaction, l'on se félicite des niveaux de mobilisation enregistrés à travers les différentes wilayas à des taux constants largement au-dessus de 80% comme moyenne nationale, «en dépit des entraves, de l'intimidation et de toutes les formes de manipulation entreprises par l'administration de tutelle pour ébranler la cohésion des praticiens de santé publique et casser la grève».Au niveau de l'hôpital Parnet, rien n'indiquait que cet établissement est en grève. Au service des urgences pédiatriques, une foule de patients attendaient son tour. «Ici, le travail est assuré le plus normalement du monde», nous dira un surveillant médical. Au service radiologie, le même constat a été fait. «La cadence de travail n'a pas changé par rapport aux jours précédents», assurera un technicien.