Un objectif de 1 120 000 ha de superficie irriguée est visée d'ici à 2013 par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), a annoncé hier à Aïn Témouchent Zareb Djamel, cadre à l'Institut national des sols, de l'irrigation et du drainage (INSID). S'insérant dans le cadre du programme spécifique de l'économie de l'eau élaboré par le MADR en matière de renouveau agricole et rural, cet objectif exige un effort particulier de la part de l'ensemble des intervenants du secteur. Il nécessite essentiellement la mise en place d'équipements économiseurs d'eau, soit par aspersion (goutte-à-goutte), irrigation localisée ou la réduction de 50% de l'irrigation gravitaire, a indiqué M. Zareb, à l'occasion d'un regroupement régional sur ce thème. Le développement des systèmes économiseurs d'eau, par l'extension et la reconversion des systèmes gravitaires existant en systèmes économiseurs d'eau, l'affectation au secteur de l'agriculture de l'équivalent du volume d'eau mobilisé par le biais du dessalement de l'eau de mer et le recours aux eaux non conventionnelles (traitement des eaux usées) ont été proposés. A terme, la superficie irriguée à partir des systèmes économiseurs d'eau sera de l'ordre de 810 000 ha à l'horizon 2013 et représentera 78% de la superficie totale irriguée estimée, par l'objectif du MADR, à 1 120 000 ha, a-t-il encore précisé. Une évaluation financière de la part de l'Etat dans le programme de développement des techniques d'irrigation économisatrices d'eau fait état de la mobilisation d'une enveloppe globale d'ici à 2013 de 31 milliards de DA, a-t-il indiqué en expliquant que cet accompagnement financier ne prend pas en compte les externalités liées à la maîtrise des équipements. L'évolution de la surface irriguée projetée nécessitera un volume de 8,9 milliards m3 d'eau, ce qui dépasse les disponibilités en eau prévues par le ministère des Ressources en eau dans le cadre du Plan national de l'eau (PNE), d'où le recours aux systèmes économiseurs de l'eau. Entre autres difficultés relevées pour la mise en place de ce programme, l'absence, dans beaucoup de cas, d'études de dimensionnement engendrant souvent l'inefficience des réseaux mis en place, la vétusté des équipements d'irrigation et de drainage dans certains périmètres et aires d'irrigation, impliquant une réduction de l'efficience des réseaux. La qualité des équipements mis en place est souvent en deçà des performances requises, ce qui se traduit par une baisse tangible de leurs efficiences, et l'utilisation irrationnelle de la ressource en eau est due à la méconnaissance des techniques d'irrigation économisatrices d'eau et à l'insuffisance de référentiels techniques.