Un objectif de 1.120.000 ha de superficie irriguée est visé, d'ici 2013, par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), a annoncé à Aïn- Témouchent un cadre à l'Institut national des sols, de l'irrigation et du drainage (INSID). S'insérant dans le cadre du programme spécifique de l'économie de l'eau élaboré par le MADR en matière de renouveau agricole et rural, cet objectif exige un effort particulier de la part de l'ensemble des intervenants du secteur. Il nécessite, essentiellement, la mise en place d'équipements économiseurs d'eau, soit par aspersion (goutte à goutte), irrigation localisée ou la réduction de 50 % de l'irrigation gravitaire, a indiqué M. Zareb Djamel, à l'occasion d'un regroupement régional sur ce thème. Il a rappelé que la superficie irriguée est passée de 350.000 ha en 2000 à 907.293 ha en 2007, avec un gain moyen annuel de près de 70.000 ha. La superficie irriguée équipée en systèmes économiseurs d'eau (aspersion et localisé) est passée de 75.000 ha en 2000 à 350.000 ha en 2007, soit 40 % de la superficie irriguée, a-t-il ajouté. Le développement des systèmes économiseurs d'eau, par l'extension et la reconversion des systèmes gravitaires existant en systèmes économiseurs d'eau, l'affectation au secteur de l'agriculture de l'équivalent du volume d'eau mobilisé par le biais du dessalement des eaux de mer et le recours aux eaux non conventionnelles (traitement d'eaux usées) ont été proposés. A terme, la superficie irriguée à partir des systèmes économiseurs d'eau sera de l'ordre de 810.000 ha à l'horizon 2013 et représentera 78 % de la superficie totale irriguée estimée, par l'objectif du MADR, à 1.120.000 ha, a-t-il encore précisé. Une évaluation financière de la part de l'Etat dans le programme de développement des techniques d'irrigation économisatrices d'eau fait état de la mobilisation d'une enveloppe globale, d'ici 2013, de 31 milliards de DA, a-t-il indiqué en expliquant que cet accompagnement financier ne prend pas en compte les externalités liées à la maîtrise des équipements. L'évolution de la surface irriguée projetée nécessitera un volume de 8,9 milliards m3 d'eau, ce qui dépasse les disponibilités en eau prévues par le ministère des Ressources en eaux dans le cadre du plan national de l'eau (PNE), d'où le recours aux systèmes économiseurs de l'eau, a-t-il ajouté. Citant des exemples, l'intervenant a indiqué que le développement de la céréaliculture en irrigation de complément nécessite, pour 342.300 ha en 2014, la mobilisation de 513 millions de m3. Pour les 100.000 ha de pommes de terre, 800 millions de m3 d'eau sont nécessaires, contre 500 millions de m3 pour les 50.000 ha de fourrages, et 150 millions de m3 pour les 50.000 ha d'oléiculture. Entre autres difficultés relevées pour la mise en place de ce programme, l'absence, dans beaucoup de cas, d'études de dimensionnement engendrant souvent l'inefficience des réseaux mis en place, la vétusté des équipements d'irrigation et de drainage, dans certains périmètres et aires d'irrigation, impliquant une réduction de l'efficience des réseaux. La qualité des équipements mis en place est souvent en deçà des performances requises, ce qui se traduit par une baisse tangible de leurs efficiences, et l'utilisation irrationnelle de la ressource en eau est due à la méconnaissance des techniques d'irrigation économisatrices d'eau et à l'insuffisance de référentiels techniques, a-t-il observé. Outre la mise en place d'un comité national et de comités régionaux et locaux pour le suivi et l'évaluation du programme de développement des techniques d'irrigation, un programme d'accompagnement technique est élaboré pour assister l'exécution de ce plan d'action. Selon M. Zareb, l'INSID et les autres instituts nationaux agricoles, en concertation avec la direction centrale chargée du développement des zones arides et semi arides, organiseront des rencontres de sensibilisation et d'information au profit des cadres locaux, des membres des chambres agricoles, des agriculteurs et des représentants d'associations du secteur. R.R