Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a indiqué que sa formation politique est sortie vainqueur de la scission interne qu'elle vécue en 2009, grâce à l'attachement de ses militants aux instances et résolutions plutôt qu'aux personnes. A l'ouverture d'une réunion des structures pyramidales du parti, hier à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zéralda, M. Soltani a, en dressant un tableau positif de l'année écoulée, affirmé d'abord que le parti est sorti indemne de la crise, contrairement aux dissidents du parti, qui se sont retrouvés dans un vide politique, lors des élections présidentielles notamment. Une échéance durant laquelle ils ont soutenu le même candidat que leur ancien parti et en ouvrant des permanences pour faire campagne pour lui. Une situation qui a suscité, selon lui, l'interrogation sur le changement et la prédication qu'ils prétendent défendre. Le respect des résolutions du parti a été déterminant aussi lors des élections pour la révision partielle de la Constitution, a-t-il indiqué, en estimant que le nombre des voix n'a été décevant que pour ceux qui appelaient au changement de la ligne du parti. Idem en ce qui concerne l'élection présidentielle, où le parti a pris option pour le soutien au candidat de la réconciliation nationale, même si cela s'est répercuté négativement sur les performances du mouvement au plan chiffré. S'agissant, toutefois, des élections du 29 décembre dernier, Bouguerra Soltani a indiqué que son parti a perdu uniquement un siège de son capital à la chambre haute du Parlement, les six autres qui manquent à la comptabilité, lui ont été confisquées, affirmant que la victoire politique ne dépend pas des chiffres. Il a, dans ce contexte, dénoncé l'intrusion de «l'argent sale» dans la politique et les surenchères politiques, indiquant que si cette situation venait à perdurer, l'abstention ne ferait qu'empirer à l'avenir. Néanmoins, a-t-il déclaré, les indicateurs en provenance des wilayas sont au vert. Sur le plan externe, Bouguerra Soltani a fait un bilan sans appel sur la situation socioéconomique du pays, indiquant qu'il est vrai que d'énormes sommes d'argent investies dans les grands projets ont permis de réaliser d'importantes infrastructures, barrages, routes, etc., néanmoins, celles-ci n'ont pas eu l'effet escompté sur le relèvement du niveau de vie des citoyens, et se sont retrouvées sans incidence sur sa situation socioéconomique. D'après lui, le dysfonctionnement se trouve dans le manque de lien entre l'économie et les politiques sociales en Algérie, en suggérant par là même, de lier la performance économique aux politiques sociales. En faisant remarquer l'ébullition sociale, notamment les émeutes de Diar Echems et Berriane, qui a marqué l'année écoulée, le président du MSP a relevé concernant le manque de prospective dans la gestion des crises sociales. Il devait en outre faire état de situations liées à la pandémie de la grippe porcine au sujet de laquelle il a appelé à une gestion rationnelle du dossier, et du phénomène de déstructuration familiale. Passant ensuite au plan d'action du MSP pour l'année 2010, M. Soltani a relevé l'absence d'échéances électorales durant toute l'année. Un répit qui devrait être exploité pour la planification des activités et à réviser ses alliances et son incrustation dans le tissu social. Car, pour lui, même si le mouvement bénéficié d'une sympathie auprès de la population, il y a toujours un manque de communication. Enfin, au chapitre des relations internationales, «il a annoncé son rejet de toute tentative de créer des bases étrangères sur notre sol, indiquant que si l'Algérie le voulait, elle l'aurait fait durant la décennie noire», mais, a-t-il enchaîné, «nous combattrons le terrorisme par nos propres moyens». Et ce, après avoir fustigé que nos libertés sont menacées sur l'autel de la légalité internationale. A. R.