Après avoir enregistré des résultats positifs en 2009, le port de Béjaïa envisage de poursuivre sur cette lancée en 2010 en consacrant des investissements colossaux au terminal à conteneurs. L'objectif pour 2010 est de renforcer les capacités de manutention et les capacités de stockage du port. Ainsi, «Béjaïa Mediterranean Terminal» (BMT), exploitant du terminal à conteneurs de Béjaïa, a retenu pour l'année 2010 un programme d'investissement de l'ordre de 773 millions de DA. Ce montant, en hausse de 173 millions de DA par rapport à l'exercice écoulé (600 millions de DA) sera dédié pour la majorité à l'acquisition d'équipements et accessoirement à la réalisation de plates-formes extra-portuaires, selon la direction de cette infrastructure citée par l'APS.Ce programme fait partie d'un plan d'investissement arrêté en 2007 qui porte sur l'injection en cinq ans d'un investissement global de l'ordre de 20,2 millions de dollars, supporté essentiellement par le groupe singapourien «Portek International», partenaire à concurrence de 49% du port de Béjaïa dans la création de la filiale BMT. En détail, pour 2010, l'accent sera mis sur l'acquisition de nouveaux équipements et matériels. Et ce, principalement pour renforcer les performances du terminal à différents niveaux. En effet, pour les managers du terminal, BMT se trouve dans l'obligation d'innover pour faire face à sa croissance (à deux chiffres) et la congestion à laquelle se trouve confronté le terminal dont l'effet se mesure en termes de transit time des conteneurs. D'où l'impératif d'investir davantage dans les deux créneaux (matériel et espace). Les responsables du terminal tablent sur la réduction de moitié du séjour d'un conteneur au port de Béjaïa, c'est-à-dire le porter à 12 jours au lieu de 24 actuellement. Pour suivre la croissance du trafic, une partie de ces investissements va devoir être consacrée à la réalisation d'une plate-forme extra-portuaire. Un site de 6 ha a déjà été acquis et voué au traitement du conteneur vide (dépotage, empotage, lavage, etc.) dans une première phase pour éventuellement se transformer ultérieurement, carrément en espace d'entreposage sous douane pour y accueillir tous les conteneurs en souffrance. Dans une troisième phase, l'objectif est d'en faire une plate-forme logistique. A souligner par ailleurs une autre mesure prise au port de Béjaïa dans de but d'assurer sa congestion. En effet, une cargaison de marchandises en souffrance depuis 2005 et 2006 au niveau de ce port sera dégagée grâce à des repreneurs particuliers qui se proposent de recycler les produits dans leur propre circuit économique. La décision a été entérinée par le comité portuaire, chargé de la gestion des marchandises en souffrance, qui regroupe en son sein tous les acteurs influents et gravitant autour de l'activité du port, dont la direction générale de l'EPB (à laquelle échoit la présidence), le parquet, l'administration des douanes, les services de sécurité et certains services déconcentrés de l'Etat (agriculture, santé et commerce, entre autres). Parmi les marchandises avariées en souffrance au port, on cite une cargaison de sucre, soit 1 100 tonnes. Cette quantité sera finalement concédée, moyennant une rémunération vénale symbolique aux douanes, à une entreprise algéro-espagnole, spécialisée dans la fabrication d'alcool éthylique et qui va devoir le transformer au bénéfice d'établissements nationaux de santé. R. E.