Il ne pourra certainement pas être dit que l'organisation du déplacement des supporters vers l'Angola aura brillé par sa perfection. Ce serait même faire prendre des vessies pour des lanternes aux Algériens. Mais faudrait-il pour autant tirer sur les ambulances sachant que réaliser un déplacement de masse par les temps qui courent est plus handicapant qu'il y a une vingtaine d'années. Plusieurs facteurs ont modifié la donne. Il y a eu d'abord la question de la sécurité des personnes depuis l'émergence du fléau terroriste et les conditions draconiennes, à juste titre évidemment, posées par tout pays hôte d'autant qu'il est plus facile de gérer la présence de touristes ordinaires que des hordes de supporters, si disciplinés soient-ils, et aussi bien triées sur le volet par leurs pays respectifs sur le plan du comportement, de la moralité… Et comme une difficulté ne vient jamais seule, voilà que sur l'ensemble de la planète sont annoncées pandémie sur pandémie depuis la fin des années soixante-dix, induisant, par voie de conséquence, de nouvelles procédures administratives de protection des populations locales. Conséquence : le marathon auquel sont astreints les supporters de diverses nationalités donne plus d'impact aux contraintes et, du coup, dissuade une bonne partie d'entre eux. Deux ou trois facteurs auxquels il faudra également ajouter l'investissement à consentir pour effectuer le déplacement dans des conditions minimales de viabilité. Or, les crises économiques successives et quasi régulières qui agitent le monde depuis une vingtaine d'années ne permettent plus aux candidats au voyage vers un quelconque pays de le faire aisément. Dès lors, il serait difficile, malgré le concours apporté par les pouvoirs publics afin d'absorber le coût final du déplacement, de reprocher à nos compatriotes d'être trop proches de leurs sous, si tant est que ceux qui veulent vraiment y aller pour donner de la voix à la sélection nationale en aient. Quoi qu'il en soit, il faudrait quand même mettre l'accent sur l'improvisation qui a marqué l'organisation d'un déplacement dont les mécanismes de préparation auraient dû être mis en branle depuis plus d'un semestre, autrement dit à compter du jour où la qualification pour la CAN était acquise… pratiquement à partir du mois d'avril 2009. C'est un peu le reproche fait par les opérateurs publics et les tour-opérateurs privés. Les seconds ayant jugé plus réaliste de ne pas s'impliquer dans un projet où n'a même pas été déterminé un cahier des charges. Quant aux organismes publics, ils ont, malheureusement, brillé par leur amateurisme mais aussi par une inexplicable cacophonie dans la communication. Les pouvoirs publics devront toutefois tirer des enseignements sur cet échec- il ne saurait être autrement qualifié- et, dans la foulée, réfléchir à moyen terme aux voies et moyens de gérer de telles actions. Le déplacement vers l'Afrique du Sud qui risque d'être plus compliqué, sans pour autant que les instances nationales aient à en faire un abcès de fixation, demanderait néanmoins à être appréhendé avec moins de dilettantisme. A. L.