L'Algérie poursuit sa lutte contre le terrorisme et les attaques sporadiques des quelques groupes armés dispersés dans certaines régions escarpées. Samedi dernier, dix terroristes au moins ont été abattus, peu avant vingt et une heures, près de la localité de Slim, 150 km à l'ouest de M'sila. Selon une source sécuritaire, les terroristes circulaient à bord d'un véhicule utilitaire lorsqu'ils tombèrent dans une embuscade des forces combinées de sécurité, tendue à la suite de renseignements faisant état de leur présence dans cette zone. Une quantité importante d'armes a été récupérée. Dans cette même région, dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, quatre terroristes avaient été mis hors d'état de nuire, non loin de Bou Saada. La semaine dernière, c'est à Boumerdès, à l'est de la capitale, qu'un terroriste armé a été tué par les forces de sécurité. Ce dernier a trouvé la mort au cours d'une opération menée près de Naciria à l'issue de laquelle une kalachnikov et des munitions ont été récupérées. Il faut également rappeler qu'au moins une vingtaine de terroristes armés ont été tués ces dernières semaines dans plusieurs régions du pays. Ce qui démontre la volonté de l'Etat qui laisse les portes de la réconciliation nationale grandes ouvertes, à lutter en parallèle contre tous ceux qui ne déposent pas les armes. Mais, malgré cette volonté à faire face au terrorisme depuis plus d'une décennie, l'Algérie demeure un pays à risque, classé parmi 14 autres pays sur une nouvelle liste américaine établie après l'attentat manqué contre le vol Amsterdam-Detroit de la compagnie Northwest Airlines. Après cet attentat, les Etats-Unis ont annoncé un renforcement des contrôles des passagers embarquant sur des avions à destination des Etats-Unis. Une directive qui s'impose à tous les transporteurs, qu'ils soient américains ou étrangers. Concrètement, l'administration américaine de la sécurité des transports (TSA) a ordonné la mise en place de contrôles renforcés pour «tous» les passagers originaires ou en provenance de 14 pays considérés comme sensibles. Premiers concernés, les ressortissants ou personnes ayant transité par Cuba, l'Iran, le Soudan et la Syrie. Ces quatre pays figurent sur la liste des «Etats soutiens du terrorisme». Même traitement pour les citoyens et ceux qui sont passés par l'Afghanistan, l'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Irak, le Liban, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, la Somalie et le Yémen.Les nouvelles règles imposent un niveau de contrôle «substantiel et permanent». Désormais, tous les passagers concernés feront l'objet d'une fouille corporelle complète. Par ailleurs, leurs effets personnels et bagages de cabine seront inspectés manuellement. Paris a également décidé de renforcer sa sécurité aérienne en incluant l'Algérie comme un pays à risque. Les décisions américaines et françaises n'ont pas été du goût des partis politiques, à l'exemple du RND qui a vivement protesté. Le RND a jugé la décision d'inscrire l'Algérie sur la liste des 14 pays à risques d'injuste pour un pays qui a consenti d'énormes sacrifices dans sa guerre contre le terrorisme, qui a donné l'exemple en matière d'éradication de ce fléau et dont la position à ce sujet demeure inchangée. Si aucune réaction officielle n'a été enregistrée côté américain, Paris a tenu à préciser à Alger que son dispositif antiterroriste «n'est dirigé contre aucun pays» et ne «stigmatise» aucune population. Paris s'inquiète de l'activité d'El Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans l'immense zone du Maghreb et du nord du Sahel. Mais l'Hexagone, ainsi que les Etats-Unis, semblent oublier que la force de l'AQMI et d'El Qaïda, en général, se régénère à chaque fois grâce aux euros et dollars qui lui parviennent des pays qui acceptent de payer des rançons. Donc, pour en finir avec le fléau du terrorisme il faut unir les forces mais surtout la politique de lutte dans le monde entier. H. Y.