C'est entachée du drame de Cabinda que la 27e Coupe d'Afrique des nations est inaugurée. L'histoire retiendra cette fâcheuse dérive des résidus des guerres civiles : celles propres au côté sombre du continent africain. Ainsi, cette compétition footballistique ultra-médiatisée est partie pour se dérouler sous l'ombre pesante des victimes togolaises. Avec ou sans les camarades de Adebayor, le groupe de Cabinda est condamné à poursuivre son programme sous la menace. Aujourd'hui, loin du tumulte de l'enclave du nord, dans la capitale angolaise, l'Algérie entre en scène après une absence qui n'a que trop duré pour un pays passionné de football. Du haut de son expérience, Rabah Saadane dit qu'il faut absolument remporter ce premier match. Il ne sera pas contredit par les observateurs. Dans ce genre de tournois, l'entame conditionne en grande partie la suite de l'histoire. Empocher les trois points du premier match sur les trois programmés du groupe devient impératif. Théoriquement, le Malawi est l'adversaire le plus à portée de notre équipe nationale. Le terrain, qui a son mot à dire, rendra son implacable verdict. Pour le reste, «un tournoi ça se gère», diront les techniciens. Il n'est jamais aisé d'accrocher le pays organisateur durant les premiers tours. Et le Mali avec ses vedettes sera difficile à manier. L'équipe de Stephen Keshi est bien plus forte que le montre son classement. Pourtant, passer le premier tour dans ce groupe B demeure dans les cordes des Algériens, à condition de hisser le niveau de jeu. L'impression que le potentiel des Verts ne s'est pas pleinement exprimé est largement partagé et ce, malgré le fait que l'Algérie ait pu battre le champion d'Afrique en titre deux fois en trois rencontres. Incontestablement, l'Algérie est appelée à récupérer cet ascendant moral qu'elle avait parmi l'élite africaine, celui qui lui a permis d'être présente dans le dernier carré en 1980, 1982, 1984, 1988 et en1990. Il faut rappeler que, durant une douzaine d'années, l'Algérie n'a jamais quitté les cinq premières places des cinq meilleures nations africaines. Avec cette CAN angolaise c'est un fort possible démarrage d'un nouveau cycle. L'Algérie entame un retour dans la plus prestigieuse des compétions continentales. Mondialiste et 28e au classement FIFA comme carte de visite, une confirmation est très attendue. Ce retour nécessiterait d'être gagnant. Le football algérien, bien qu'il ait perdu de sa stature depuis quelques années, reste respecté par ses pairs. Il s'agit donc d'assumer un statut pas si nouveau : surfer sur ce vent positif qui souffle sur notre sport roi. La victoire d'aujourd'hui au stade «11 Novembre» sous le ciel de Luanda prendra ainsi le relief du fameux retour gagnant attendu par toute une nation. M. B.