Avant d'attribuer l'organisation de cette manifestation d'envergure à l'Angola, la Confédération africaine de football (CAF) n'ignorait certainement pas la situation politique prévalant dans ce pays qui, non seulement sort d'une guerre civile de trois décennies, mais fait face également à une revendication indépendantiste pour ce territoire du Cabinda. L'exploitation d'événements sportifs à des fins politiques devient de plus en plus fréquente sur le continent africain. Le drame sur lequel débute la 27e édition de la Coupe d'Afrique des nations, à savoir le décès de trois membres de la délégation togolaise suite à l'attaque armée contre le bus la transportant, suite à son entrée dans le territoire angolais, en provenance du Congo, en est une preuve supplémentaire. Les prémices de cette violence étaient pourtant perceptibles dès la phase éliminatoire de cette compétition, qui était à l'abri de cette violence même si depuis son lancement, en 1957, elle s'est déroulée dans des pays ravagés par des conflits internes. Le caillassage de l'autobus de l'équipe nationale algérienne, le 12 novembre dernier au Caire, par des supporters égyptiens chauffés à blanc par des responsables, qui faisaient de la qualification des Pharaons pour le Mondial sud-africain un outil politique dans le cadre de la lutte des clans pour le pouvoir, était un signe annonciateur de perturbations à venir. Avant d'attribuer l'organisation de cette manifestation d'envergure à l'Angola, la Confédération africaine de football (CAF) n'ignorait certainement pas la situation politique prévalant dans ce pays qui, non seulement sort d'une guerre civile de trois décennies, mais fait face également à une revendication indépendantiste pour ce territoire du Cabinda. Pourtant, la sécurité des joueurs et des supporters dans ce genre d'événements est le critère déterminant pour son attribution, d'où la responsabilité engagée de l'instance dirigée par le Camerounais Issa Hayatou, qui a fait du développement du football en Afrique son cheval de bataille, reléguant au second plan d'autres exigences tout aussi importantes. Ainsi, nous sommes passés du caillassage au mitraillage parce que le motif politique nécessitait le recours à la lutte armée aux yeux de ses auteurs. Si le courage des joueurs togolais, qui sont entrés en conflit avec leur gouvernement en décidant de participer à cette CAN pour honorer la mémoire de leurs victimes, est à saluer, il est aussi du devoir des organisateurs de s'assurer que les conditions de sécurité de son déroulement sont réunies.