De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Comme chaque année, la célébration du nouvel an berbère coïncide avec la date du 12 janvier selon le calendrier grégorien et la population de Bouira, à l'instar de celles dans plusieurs wilayas du pays, se prépare activement à célébrer Yennayer de l'an 2960 du calendrier amazigh. Pour cette année, cet événement qui a pris racine en l'an 950 avant Jésus-Christ, est réhabilité par la mémoire collective. Ce sont toutes les couches de la société qui s'intéressent à cette date historique. En effet, de nombreux historiens soutiennent que cet événement correspond à l'année où un chef numide répondant au nom de Sheshnaq (fondateur de la XXIIe dynastie en Egypte) accède au rang de pharaon d'Egypte en soumettant tout le delta du Nil. Sheshnaq régna alors sur l'Egypte en tant que pharaon de 950 jusqu'à 929 av. J.-C. Pour perpétuer la tradition pharaonique, il a marié son fils à la princesse Makara, fille du défunt pharaon Pssoussenes II. Ces noces furent célébrées chaque année, jusqu'à devenir une date gravée dans la mémoire collective des Imazighen. Sur le calendrier amazigh, Yennayer est d'abord une porte qui s'ouvre sur le nouvel an. On l'appelle «thabbourt uceggass» (la porte de l'année). Cette période retient particulièrement l'attention car elle correspond à l'approche de la rupture des stocks de provisions pour l'hiver. Aussi doit-on faire des prières pour que la nouvelle année soit plus riche et la terre plus fertile. Il convient alors de se purifier et de nettoyer les lieux. Au niveau de la région et selon les moyens de chaque famille, cette célébration consiste essentiellement dans le rituel plat traditionnel, le couscous au poulet, servi dans la majorité des foyers à la veille de ce 1er jour de Yennayer. Cette année, il a été constaté une amélioration dans le programme des activités tracées pour la célébration de cette datte qui a une portée deux fois millénaire. En effet, les festivités qui ont commencé mercredi dernier au niveau de plusieurs communes se poursuivent. Associations, collectivités locales et le secteur de la culture ont ainsi contribué pour marquer l'événement, dans les localités d M'chedallah, Haizer, Taghzout et Bouira. Selon les organisateurs, la célébration, cette année, du nouvel an amazigh qui n'a pas encore son aspect officiel, sera accomplie avec splendeur, mais cela n'a pas empêché des élèves de certains établissements de déclarer le mardi journée libre. En plus des dîners traditionnels qui seront offerts aux citoyens, au niveau du centre culturel de Taghzout et de la localité de M'chedallah, des conférences seront animées par des universitaires sur l'histoire de Yennayer et sa célébration à travers les différentes régions du pays. D'autre part, la direction de la culture a joint un programme d'activités pour marquer cet événement au niveau de la maison de la culture Ali Zamoum, où des expositions sur les menus et habits traditionnels, des représentations théâtrales, une soirée poétiques et un gala artistique sont présentés depuis hier au public de Bouira.