Photo : Zoheïr Par Karima Mokrani L'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse met en place un plan national de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Elle lance une campagne d'une année, aujourd'hui même, à partir d'Alger, plus précisément au niveau du centre de prise en charge des jeunes toxicomanes situé à El Mohammadia. L'annonce en a été faite hier au forum d'El Moudjahid, par son président, Abdelkrim Abidat qui assure de la mobilisation des jeunes éducateurs et éducatrices pour sa réussite. L'opération s'impose d'elle-même, vu l'ampleur du phénomène en Algérie, au milieu des jeunes de façon particulière. La société civile lance donc sa propre initiative, comptant sur une expérience de plusieurs années sur le terrain. Elle lance l'opération sans s'être assurée du soutien des institutions étatiques. «C'est un grand mal. Nous devons le combattre avec les moyens dont nous disposons», affirme M. Abidat, non sans souligner avoir pris attache avec des walis et des représentants des ministères concernés (Education nationale, Formation professionnelle, Enseignement scolaire, Santé…). La tâche est trop difficile mais la volonté y est. Pourvu que ça dure dans le temps. Car, tout le problème est là. Sans soutien financier et technique de l'Etat, les jeunes éducateurs et éducatrices -qui travaillent d'ailleurs bénévolement- risquent facilement de jeter l'éponge même si la souffrance et la douleur des jeunes toxicomanes les interpellent au quotidien. La campagne cible les jeunes, les adolescents et les écoliers mais aussi les parents qui ont une grande responsabilité dans le malheur de leurs enfants. «Nous appelons les parents à participer activement à cette campagne. Nous leur demandons de comprendre et d'aider leurs enfants à s'en sortir mais avant cela, nous leur disons qu'il est primordial pour eux d'avoir un minimum d'informations sur ce danger pour savoir y faire face», plaide-t-il. Des cellules de guidance parentale sont d'ores et déjà mobilisées pour être à l'écoute des parents qui ne savent pas comment réagir devant ce genre de situations qui, devrions-nous le reconnaître, sont extrêmement difficiles et douloureuses. Les parents sont appelés à être près de leur progéniture pour lui éviter le malheur, poursuit-il. Car, si un jeune se retrouve, malgré lui, sur ce chemin de la toxicomanie, c'est parce qu'il y a forcément absence, démission et incompréhension des parents. L'autre partie ciblée par cette campagne, ce sont les responsables des établissements scolaires, les enseignants et autres personnels de l'Education nationale : «Ce danger guette nos enfants à l'entrée même des établissements scolaires. On y trouve surtout des psychotropes par lesquels des dealers professionnels piègent ces écoliers…». M. Abidat lance un appel aux responsables de la télévision algérienne pour des spots publicitaires qui permettraient à tous de prendre conscience de ce danger et le combattre.