Le Plan national de prévention de proximité sera lancé aujourd'hui. La consommation de la drogue en Algérie a pris une dimension inquiétante depuis quelques années au regard de l'explosion du nombre de toxicomanes dans notre pays et de l'importance des quantités de drogue saisies par les forces de sécurité. Lesquelles quantités nous proviennent, notamment de l'Ouest, car l'Algérie n'est pas un pays producteur. La cible phare de ce produit fatal demeurent, bien sûr, les jeunes. Pour endiguer ce fléau, l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse algérienne par la voix de son président Abdelkrim Abidat, compte lancer aujourd'hui à Alger «le Plan national de prévention de proximité (Pnpp)». S'exprimant hier au cours d'une conférence de presse tenue au forum d'El Moudjahid à Alger, M.Abidat a déclaré que «l'année 2010 sera l'année algérienne de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie ainsi que les réseaux qui sont liés pour son écoulement auprès des jeunes. Cela dit, nous n'allons pas attendre le 26 juin, date de la Journée mondiale, pour la lutte contre la drogue, mais nous allons lutter tout au long de l'année». Le Pnpp est réalisé en collaboration avec le mouvement associatif. Nous avons créé un psycho-bus de 32 places comptant des psychologues, des sociologues, des médecins et des assistants sociaux. En bref, c'est toute une équipe qui s'est mise à la disposition des jeunes qui veulent en terminer avec l'enfer des psychotopes. Le conférencier a soulevé, au passage, le futur projet de la création de 52 centres hospitaliers pour la désintoxication, une idée proposée, rappelons-le, par les autorités publiques. A ses yeux, «ce projet est un échec. Ces centres seront créés bien sûr au sein des CHU. Ce qui signifie que les jeunes ne vont pas accepter de s'afficher dans ces lieux», estime-t-il. En revanche, poursuit-il, «la création de centres de proximité et de cellules de guidance parentale va sûrement attirer ces jeunes». L'orateur a mis en garde, par ailleurs, «les vendeurs de psychotropes dans les établissements scolaires en les faisant passer pour des boîtes de Tic-Tac, ces boîtes qui contiennent en principe des bonbons». Cette organisation a réussi à arracher 22.092 personnes des griffes de la drogue uniquement à Alger, selon son président. Ce dernier a émis le souhait d'étendre son action à travers le territoire national car ce fléau fait ravage aux quatre coins du pays. L'intervenant a relevé plusieurs facteurs ayant un impact direct sur la dépendance des jeunes à la drogue, entre autres, «l'exclusion sociale, l'exiguïté du logement, la démission parentale et la déperdition scolaire qui enregistre chaque année 500.000 cas». Poursuivant son exposé, le conférencier citera, entre autres, «la mauvaise fréquentation, le chômage, le manque de loisir ainsi que l'absence totale d'une prise en charge de ces jeunes en difficulté». Ainsi, et pour renforcer sa lutte contre ce fléau, M.Abidat lance un appel aux pouvoirs publics afin d'accompagner ce Plan national de prévention de proximité (Pnpp). «Sans oublier les médias qui doivent diffuser des spots publicitaires sur la prévention contre la drogue au lieu de se concentrer uniquement sur les spots commerciaux», ajoute-t-il. S'agissant du financement de cette campagne de lutte contre la drogue, le conférencier a fait savoir, sans avancer le chiffre exact, qu'«il s'agit d'un autofinancement propre à l'organisation, mais cela ne nous empêche pas de signer des conventions avec les ministères concernés».