C'est la grande déception pour tous les Algériens qui avaient tout préparé pour la grande fête. Car ils auraient aimé sortir dans la rue fêter la victoire du onze national. Cependant, ils furent surpris par le faible rendement des joueurs face à un adversaire, somme toute modeste. Les Verts étaient pourtant dans une position unique pour récolter les trois points. Hormis le centre avant Ghezzal, toute l'équipe était hors sujet. Tout cela a poussé le large public algérien, amoureux de son équipe nationale, qu'il adule depuis le début des éliminatoires CAN-Mondial 2010, à se poser des questions. Ils ont évidemment renvoyé la responsabilité sur le staff technique qui a mal géré la préparation. Brûlés par les «Flames», autre nom des joueurs du Malawi, la formation algérienne absente en défense, flegmatique en attaque, inexistante, impuissante, fragile et désarmée, n'a presque pas existé. Elle «vaquait» insouciante sur le terrain du stade du 11 Novembre, qui restera longtemps le cimetière des espoirs algériens. Face à un Malawi remonté à bloc et qui a largement mérité son succès, hier, le retour sur terre a été si brutal, si cruel et si douloureux pour le public sportif algérien, qui a longtemps caressé le rêve d'aligner un second succès après celui de 1990 à Alger. L'Algérie n'a rien démontré ce jour-là. Son football méritait tout de même une bien meilleure sélection que celle qui a couru hier, 90 minutes durant, derrière le ballon et derrière les protégés de Kinnah Phiri, lesquels s'étaient soudain découverts une âme et une vocation de «Brésiliens d'Afrique». Pression, conditions climatiques et manque de concentration, autant d'arguments qu'évoque Saadane pour tenter de justifier ce non match qu'ils crût remporter, hier, à Luanda. Malheureusement, il n'en fît rien pour forcer le destin, son équipe exprimant un jeu décousu, frileux, incohérent et d'un inconsolable ennui. Bref, on ne va pas réécrire l'histoire avec des lamentations sur notre sort Ce n'est pas l'heure. De novembre 2009 à janvier 2010, les Verts n'ont livré aucun match pour jauger leurs capacités. En France, pourtant, l'embrouillement a commencé déjà à pointer le bout du nez. Dans six mois, ce sera déjà la Coupe du monde, et c'est déjà demain. Un manque d'audace et une analyse insuffisamment lucide peuvent enfoncer un peu plus dans une nuit profonde ce groupe jeune et pas forcément à enterrer. Déconcentration, prudence, jeu statique, décousu, perte de balles et défense frêle et vulnérable ont été les «qualités» d'une équipe choisie par le staff national, se voulant réaliste par rapport à l'atmosphère de la rencontre, à l'humidité et la grosse chaleur qui ont semblé énormément gêner les Algériens, notamment dans la construction et le développement de la manœuvre et par rapport à une entame franche et sans complexes des «Flames» au sein desquels le fougueux Russel Monfulirwa paraissait retrouver toute sa verve et sa vista. Dans la pratique, c'est un échec cinglant pour une attaque très passive et une arrière-garde très perméable qui concédait trop d'espaces et un milieu qui ne «filtrait» pas suffisamment. Une passivité criante des Verts qui a étonné plus d'un. Où était la combativité exemplaire des Fennecs qui leur avait permis de franchir allégrement l'écueil égyptien, double champion d'Afrique de surcroît. L'axe défensif tanguait dangereusement alors que, devant, peu de ballons parvenaient jusqu'à Ghezzal, quasiment isolé puisque Saifi en panne et Ziani très mal inspiré, peinaient à construire, à combiner et à perforer une défense rouge rarement prise à défaut. A vrai dire, les Algériens n'ont rein démontré pour mériter une victoire. On espérait que les deux buts encaissés signeraient le réveil des Verts, mais rien de tout cela. La défense algérienne continuait à roupiller de plus en plus profondément, Rafik Halliche, le meilleur joueur algérien, sauvant miraculeusement plusieurs occasions devant Rafoteka et Banda. La formation algérienne peinait à abattre ses cartes malgré l'intégration de Bezzaz et Ziaya. Au contraire, Banda, laissé étonnamment seul, s'infiltrait comme dans un jeu d'enfants entre les deux défenseurs axiaux algériens et aggravait le score. Les derniers rushes désespérés, brouillons et pathétiques des copains de Bouguerra ne produiront aucun effet. Ce match, né sous une mauvaise étoile avec des choix inadéquats, est à oublier. L'Algérie, un des mondialistes africains, a complètement raté son entrée en Coupe d'Afrique des nations en étant humiliée par le Malawi (0-3), supposée l'équipe la plus faible du plateau. Grande déception donc pour le public algérien, ses favoris ne s'étant créé aucune occasion sur la durée d'un match venu confirmer la sortie guère convaincante d'une équipe drivée par un Rabah Saadane imperturbable, auteur du naufrage. C'est déjà le temps des interrogations et des inévitables remises en question. M. G.