Photo : Sahel Par Faouzia Ababsa La première session de la Commission exécutive nationale a pris fin dans la nuit de samedi à hier. Il en est sorti un nouveau secrétariat national à l'issue des élections à bulletins secrets. Une première dans l'histoire récente de l'Union générale des travailleurs algériens. Ce qui a d'ailleurs permis à Abdelmadjid Sidi Saïd de se placer au-dessus de la mêlée, en ce sens qu'il n'était pas concerné par le scrutin. Dès lors qu'il a été porté à la tête de la Centrale syndicale par le 11e congrès tenu à la fin du mois de mars dernier. Fort de ce plébiscite et de sa légitimité, le secrétaire général de l'UGTA a maintenant besoin d'en consolider la colonne vertébrale à travers une équipe qui privilégiera le véritable travail syndical sur le fonctionnariat syndical. Les enjeux et défis sont effectivement énormes qui attendent les représentants des travailleurs, lesquels les attendent (sans jeu de mot) au tournant. Le secrétaire général l'a martelé lors de l'ouverture de la session de la CEN en mettant en garde ceux qui ont prétendu au poste de secrétaire national contre les ambitions démesurées, ce d'autant que la responsabilité à assumer n'est pas une sinécure. Il faut signaler par ailleurs que ce qui a marqué cette session élective, c'est l'introduction, à la surprise de l'écrasante majorité, du vote à bulletins secrets sur une liste, non pas régionale mais nationale. Une pratique démocratique au demeurant, mais qui a eu le mérite de tempérer les ardeurs, d'aplanir les tensions qui duraient depuis le 11e congrès, notamment sur le poste fatidique de secrétaire général adjoint. Et surtout a permis à la première organisation syndicale du pays de sortir avec une direction légitimée par les urnes avec mandat national. Une pratique qui devrait se généraliser à toutes les instances de l'UGTA, y compris lors du prochain congrès. Bien entendu, le résultat du scrutin a fait des heureux. Notamment ceux des secrétaires nationaux qui ont été reconduits, comme Salah Djenouhat qui a eu la majorité avec 186 voix, Benmouhoub Hachemi, Abdelkader Malki et Adjabi Salah. Boualem Bouzidi, spécialiste du dossier «conflits sociaux et statistiques des travailleurs licenciés et/ou non payés», a été un candidat malheureux, puisque la CEN ne lui a pas renouvelé sa confiance. Mohamed Choulak, secrétaire général de la Fédération des postes et télécommunications, ainsi que Kamel Benabbou, secrétaire général de la Fédération de l'agroalimentaire, n'ont pas été élus non plus. Mécontents, ils n'ont pas manqué d'exprimer leur colère. Le premier cité n'a d'ailleurs pas attendu la fin du comptage des voix. Il a quitté les lieux non sans vociférer contre ses camarades syndicalistes. L'échec assumé, il devra s'atteler à la mise en place de la commission de préparation du congrès du secteur qu'il représente et dont le mandat a expiré depuis plus d'une décennie. Quant à Kamel Benabbou, il s'est déclaré, à l'issue du scrutin, partant de l'organisation syndicale. Peut-être pour se consacrer aux affaires. Ali M'rabet, que d'aucuns appelaient le monsieur fonction publique de l'UGTA, n'a pas réussi son lobbying. Il a été laminé y compris par ses supposés soutiens, lui qui menait une guerre sournoise contre Djenouhat, lui disputant le poste du département organique. Poste clé s'il en est. Surtout qu'il s'est fait un point d'honneur d'appliquer la stratégie de son parti visant à récupérer à son profit les différentes organisations (de masse). Quant à Rahma Boudjemaa, ex-secrétaire général de l'Union de wilaya de Constantine avant le 10e congrès, son adversité à l'égard de certains de ses camarades du secrétariat sortant n'a pas joué en sa faveur. Le départ de Beldjillali Ali et de Keroum Lakhdar était plus que prévisible. Il faut dire que leur activité était inexistante au sein de la centrale. Le premier, qui occupait le poste de secrétaire national chargé du département communication et information, ne l'a jamais assumé. Presque aucun journaliste ne se rappelle que Beldjillali ait eu un jour à animer une conférence de presse ou à signer une déclaration au nom du secrétariat national. C'est Rachid Aït Ali, lequel n'est pas membre du secrétariat, qui assumait cette fonction. Jusqu'au jour d'aujourd'hui. Les nouveaux venus sont Guetiche Ahmed, chef patriote, membre du bureau du RND et président de la commission de discipline du même parti, mais aussi député de la formation politique dirigée par Ahmed Ouyahia. Guettiche n'a pas la langue dans sa poche. Le verbe facile, direct, mais aussi très courtois, il n'aime pas se laisser marcher sur les pieds. Le nouveau secrétariat national devrait se réunir dans les prochains jours. La rencontre sera consacrée à la distribution des tâches pour chacun des secrétaires par le premier responsable de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, avec l'instruction ferme de l'obligation de résultats. F. A. Liste des 12 nouveaux secrétaires nationaux Voici la liste des 12 secrétaires nationaux de l'UGTA, élus hier par les 264 membres de la commission nationale exécutive issue du 11ème congrès. Malki Abdelkader, Sakr Slimane (Sud), Djabar Brahim, Messous Abdelkader, Hadj Mostefa (Ouest), Djenouhat Salah, Telli Achour, Guetiche Ahmed (Centre), Benmihoub Hachemi, Adjabi Salah, Hmarnia Mohamed