Photo :Sahel Par Faouzia Ababsa Contrairement à la tradition, le secrétaire général de l'UGTA ne proposera pas une liste à soumettre au vote pour la désignation des 11 membres du secrétariat national (SN). Cela, en dépit de l'insistance et des pressions de certains cadres syndicaux qui ne cessent de faire la navette au troisième étage de l'ex-foyer civique. La Commission nationale exécutive, plus haute instance de l'organisation syndicale entre deux congrès, qui se tiendra samedi risque d'être longue. Et pour cause ! Les futurs membres du secrétariat national sortiront de l'urne. Il y aura donc élection. Sans huis clos. Tout se fera en présence de la presse. Y compris le dépouillement. Les prétendants se bousculent au portillon. D'abord, les secrétaires nationaux sortants sont tous candidats à leur succession, si l'on excepte Mohamed Badreddine qui n'a pas été reconduit lors du 11e congrès et Abdelali, emprisonné, depuis une année et demie, ayant été reconnu coupable de corruption dans l'affaire Khalifa. Puis, certains secrétaires généraux de fédération qui souhaiteraient faire leur entrée au secrétariat national. Pourtant, beaucoup d'entre eux ont vu leur mandat expiré et le congrès de leur fédération reporté aux calendes grecques. En tout état de cause, il s'agira de sortir avec un SN qui respecte les équilibres régionaux. Un secrétariat national qui devra trancher avec les anciennes pratiques du fonctionnariat syndical. Un cahier des charges à respecter par chaque secrétaire national avec obligation de résultat sera adopté. Ce d'autant que la Centrale a du pain sur la planche. Il s'agit, entre autres, de parachever les différents statuts particuliers de la fonction publique pour qu'ils soient ou non adoptés par le conseil de gouvernement, avant d'entamer les régimes indemnitaires. Tout cela doit être achevé avant la fin de l'année en cours. Il y a aussi les négociations relatives au nouveau code du travail dont certaines dispositions font l'objet de divergences entre les membres de la tripartite. Un texte qui sera soumis par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale après la présidentielle de 2009, avons-nous appris. Ce n'est pas tout. Beaucoup de problèmes restent à résoudre, à l'instar des négociations relatives aux conventions de branches. Mais aussi la syndicalisation des travailleurs dans les entreprises privées, qui est très faible. Surtout que certaines organisations patronales n'ont pas caché leur volonté d'intégrer la tripartite. A ce sujet, Abdelmadjid Sidi Saïd nous a déclaré qu'il n'était pas contre. Toutefois, pour intégrer cet espace de dialogue et de concertation, il faudra payer le ticket d'entrée. Celui-ci se résume en la signature préalable du pacte économique et social et la convention cadre avec le patronat. «Nous discuterons une fois que ces deux conditions seront réunies.» Le patron de la Centrale syndicale nous indiquera également qu'aucune tripartite ou bipartite n'est à l'ordre du jour. En ce sens qu'aucun dossier n'est programmé à la discussion avec le gouvernement. Du moins dans l'immédiat. En attendant, l'UGTA doit apporter les dernières retouches à son organisation, à commencer par l'élection du secrétariat national et la distribution des tâches pour chacun des élus qui sortiront samedi de l'urne à l'hôtel Aletti où se tiendra la CEN.