Peu de personnes ignorent que la campagne oléicole 2009-2010 a enregistré une baisse considérable, presque de moitié, selon les agriculteurs. Le ministère de l'Agriculture confirme cette information, mais parle d'une bonne année concernant l'olive de table, et une année moins bonne concernant la production d'olive à huile. Bien sûr, la récolte se poursuit et le point de situation final ne sera fait qu'à la fin. Le directeur de la régulation et du développement de la production agricole au ministère de l'Agriculture, M. Assabah, dira que cette année sera bonne pour l'olive de table et moins bonne pour l'olive à huile. Selon lui, pour l'olive de table, toutes les wilayas sont concernées par la hausse de production, et la même chose est valable pour l'olive à huile. Ce qui explique la baisse de production de l'olive à l'huile, ce sont les incidences climatiques essentiellement. Mais, explique notre interlocuteur, il ne faut pas également nier le problème de la conduite tenue dans les vergers oléicoles, un aspect à ne pas négliger. Il y a donc deux grands facteurs qui ont entraîné la baisse de la récolte de cette année, les effets climatiques qui ont été néfastes durant certaines périodes, notamment durant la floraison, et la conduite culturale, particulièrement au niveau des techniques de récolte, qui, souvent, abîment les organes. «Lorsque les repousses sont abimées fortement, la production de l'année qui suit en est automatiquement affectée», signale M. Assabah. Cela est dû au fait que bon nombre d'oléiculteurs, en raison de leur situation -souvent dans l'obligation d'avoir une autre profession- ne vivent pas essentiellement de cette activité. «Ils ne sont présents qu'à l'occasion de la récolte des olives, ce qui les rend par la suite absents, et naturellement ne leur permet pas d'acquérir toutes les techniques», signale ce responsable au ministère de l'Agriculture. En revanche, la maîtrise technique de production doit se faire auprès des autres oléiculteurs qui possèdent des dizaines d'hectares d'oliviers. Bien sûr, «cette maîtrise technique n'est jamais parfaite car il y a toujours des possibilités et des marges de progrès différentes d'une situation à une autre», fait savoir notre interlocuteur. Pour mieux organiser et maîtriser cette filière, un accompagnement des agriculteurs se fait par le ministère de tutelle à travers les stations de l'institut technique de l'arboriculture fruitière (ITAF) versées dans l'oléiculture tout comme celle de Sidi Aïch qui a un potentiel de connaissance. L'INVA (Institut national de la vulgarisation agricole) peut aussi apporter sa contribution, même du point de vue didactique, c'est-à-dire avec des supports pédagogiques. Des problèmes sont rencontrés par les fellahs de cette filière. Ils sont de diverses natures. Il y a des problèmes techniques mais d'autres qui sont d'ordre organisationnel. L'organisation de tous les segments de la filière, c'est-à-dire les oléiculteurs, les oléifacteurs, les conserveurs et même les commerçants en produits oléicoles en un comité interprofessionnel ne peut qu'être bénéfique pour régler tous les problèmes en ayant un interlocuteur qui est l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (ONILEV). Cette même organisation va instaurer une certaine discipline de travail qui permettra de booster cette activité économique très ancienne qui constitue déjà une industrie actuellement composée d'huileries mixtes, traditionnelles et modernes, implantées un peu partout, de même qu'un tissu de transformation.Pour un développement plus important de cette filière, qui dispose déjà d'un potentiel considérable, signale M. Assabah, il y a lieu de mettre en place les relais entre les différents segments pour atteindre les objectifs, à commencer par les pépiniéristes qui doivent s'organiser pour produire des plants de qualité. Une volonté et une convergence dans ce sens existent et, surtout, des marques de progrès intéressantes sont déjà perceptibles. L'Algérie peut relever ce défi, il suffit seulement de travailler, affirme le directeur de la régulation et du développement de la production agricole. Toutes les régions de l'Algérie, y compris le Sahara, doivent être mises à profit pour développer cette filière. Aucune région ne doit être exclue, sauf pour des considérations naturelles. Sans cela, le million d'hectares d'oliveraies sera déployé sur l'ensemble du territoire national. B. A.