Ce n'est pas encore la fin de la campagne oléicole et tout le monde parle déjà d'une très bonne récolte pour cette année par rapport à l'année précédente. Les prévisions sont très optimistes puisque de grandes quantités sont prévues. Dans certaines régions du pays, c'est carrément passer au double et cela au grand bonheur des agriculteurs qui ont vu leur rendement baisser ces dernières années, en raison des incendies qui ont fait ravage dans leurs vergers pendant l'été. Cette année, les pluies ont aidé à la régénération de ces arbres et à la fructification du rendement. S'ajoute à ces conditions climatiques favorables la modernisation des méthodes de cueillette et de traitement de ces vergers. C'est dire que des campagnes de sensibilisation sont régulièrement organisées par les nombreuses chambres d'agriculture réparties à travers le territoire national pour accompagner les agriculteurs. Une bonne cueillette et davantage d'efforts Il est donc prématuré de parler de bilan, encore moins de statistiques officielles, qui ne seront communiquées par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural qu'une fois la campagne achevée. Cela étant, le rapport récapitulatif sur le marché des produits oléicoles diffusé par le Conseil oléicole international au mois de mai dernier, parle «de conditions climatiques favorables pour la production oléicole dans la région de la Méditerranée orientale et dans plusieurs pays d'Afrique du Nord, entre autres l'Algérie». Vu l'importance des produits oléicoles, surtout l'huile d'olive, qui est très importante pour la santé humaine, de plus en plus de pays importent ce produit pour satisfaire la demande de leurs citoyens. En effet, les bienfaits sur la santé de la consommation des produits oléicoles sont largement documentés dans les domaines des maladies cardio-vasculaires et du cancer. Un article publié dans un journal médical fait désormais état «des bienfaits des produits oléicoles sur la maladie d'Alzheimer et sur d'autres maladies neurologiques». Pour ce faire, et parce que presque la quasi-totalité des consommateurs au niveau mondial prisent ce produit, le moment est peut-être venu pour l'Algérie, qui cherche à diversifier ses exportations hors hydrocarbures, de faire plus d'efforts pour produire davantage et faire pénétrer son huile d'olive sur le marché étranger. L'oléiculture, beaucoup d'investissements Mais pour cela, et parce que les marchés étrangers sont exigeants sur le plan de la qualité, il y a lieu de mettre le paquet sur l'aspect du conditionnement de tous ces produits afin de leur garantir, à l'avenir, cette place tant recherchée. En tout cas, des expériences sont tentées çà et là et les résultats sont plus ou moins satisfaisants mais beaucoup reste à faire, surtout en matière d'accompagnement des professionnels qui veulent aller dans cette voie. Certains agriculteurs rencontrés parlent du manque de financement pour exporter leurs produits parceque les banques ne jouent pas le jeu. Qu'à cela ne tienne, certains agriculteurs qui l'ont bien compris sont en train d'investir et de renforcer leurs vergers en plantant d'autres oliviers, en perspective du développement de cette filière en Algérie, qui pourra, à l'avenir, procéder à des exportations effectives et importantes vers l'étranger. L'on remarquera, en effet, que de plus en plus de citoyens reviennent au métier ancestral de la terre et consentent beaucoup d'efforts pour cette filière, qui ambitionne de rafler des parts du marché mondial, à l'exemple de nos pays voisins, la Tunisie pour ne citer que celui-là, et dont les exportations d'huile d'olive entre novembre 2007 et fin mars 2008 ont atteint 100 000 tonnes. Cela montre que les efforts déployés par ce pays pour améliorer la qualité d'huile d'olive qu'il destine à l'exportation commencent à porter leurs fruits. En Espagne aussi, les exportations d'huile d'olive ont atteint 312 800 tonnes en avril 2008, soit 8,5% de plus que l'année d'avant et 15,4% de plus que la moyenne des quatre dernières années. Un intérêt mondial pour cette filière Ainsi, le renforcement de l'intérêt mondial pour les produits oléicoles a incité un grand nombre de pays à déployer des efforts particuliers. «Toutes les branches d'activité de la filière oléicole semblent en effet avoir pris des dispositions constantes et efficaces pour développer et améliorer la situation quotidienne du secteur oléicole», souligne le rapport du Conseil oléicole international. Il faut savoir que la consommation des produits oléicoles reste en constante évolution, d'où des investissements à grande échelle, qui sont prévus de par le monde où les professionnels sont en train d'installer partout des oliveraies. C'est dire toute l'importance pour l'Algérie d'investir pour améliorer le rendement mais aussi la qualité du produit. Car, malgré la saveur de l'huile d'olive algérienne, connue et reconnue de par le monde, il n'en demeure pas moins que, dans certains cas, sa qualité est de valeur moindre. Car, et c'est le cas de la wilaya de Guelma, où les services agricoles ont signalé que «le démarrage précoce de cette campagne risque d'avoir des retombées négatives sur la qualité de l'huile d'olive par rapport à son taux d'acidité», ajoutant que «le mois de décembre est la période idéale pour la cueillette des olives». Mais cette cueillette précoce est due au fait que les agriculteurs craignent le vol de leur produit avant maturation, indiquent encore les services agricoles de cette région du pays, qui prévoient une production de 50 000 quintaux d'olives, soit une augmentation jugée «appréciable» par rapport à la saison 2007-2008. Entamée à la mi-novembre dernier, la campagne oléicole concerne 5 000 hectares d'olives en production, sur une superficie totale de 8 000 hectares. Il faut noter qu'un programme de régénérescence de 50 000 oliviers en vieillissement, dans la perspective d'améliorer la production oléicole, est en cours à Guelma. Enfin, il faut rappeler qu'environ 44% du verger national oléicole se concentre dans les wilayas de Bouira, de Tizi Ouzou et de Béjaïa. Cette dernière représente le premier verger national oléicole avec une superficie de plus de 50 000 hectares de plantations et quelque 5 millions d'arbres ainsi que 430 huileries. L'oléiculture couvre une superficie de 240 000 ha en Algérie, dont 80% de la récolte est destinée à la production d'huile. B. A. Ouargla se lance dans l'oléiculture Le secteur de l'agriculture de la wilaya de Ouargla devrait lancer une nouvelle expérience de l'oléiculture, a annoncé la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Ouargla. Cette dernière s'attelle, dans le souci de mener à bien cette mission, à l'élaboration, au niveau de ses différents services installés dans les daïras, des listes de fellahs désirant bénéficier des petits oliviers à mettre en terre. B. A.