Une étude sur le vignettage avec code-barres sera lancée au courant de l'année 2010, afin de remplacer le vignettage actuel (classique), a indiqué, jeudi à Alger, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh. "Il n'est plus possible de continuer à utiliser le vignettage classique compte tenu de la modernisation qui touche le secteur de la sécurité sociale", a affirmé M. Louh dans une allocution prononcée à l'occasion de la journée pharmaceutique nationale organisée par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO). Le ministre a fait observer que cette opération sera menée en concertation avec les autres secteurs concernés car il s'agit d'établir une réglementation avec les ministères du Commerce et de la Santé ainsi que les laboratoires et les importateurs de médicaments notamment, soulignant que l'introduction du code-barres permettra "plus de transparence, de contrôle et de rapidité" dans le traitement des dossiers des assurés sociaux. Par ailleurs, M. Louh a affirmé qu'au 31 décembre 2009, plus de 2,4 millions de cartes ont été fabriquées pour plus de 5,5 millions de bénéficiaires et que plus de 4 000 officines pharmaceutiques utilisent le système Chifa dont le dispositif est appelé à se généraliser en 2011. Il a ainsi insisté sur les réformes en cours dans son secteur en matière d'assurance maladie et de politique de remboursement du médicament, soulignant que ces réformes intègrent trois "principaux" axes, à savoir l'amélioration de la qualité des prestations, la modernisation ainsi que la préservation des équilibres financiers. A cet effet, le nombre de structures de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) et de la Caisse nationale des non assurés sociaux (CASNOS) est passé de 679 en 1999 à 1 116 en 2010, de même le système du tiers-payant qui permet de faire bénéficier 2 220 000 assurés sociaux en 2010, contre 600 000 en 2002. Le nombre d'officines pharmaceutiques conventionnées a dépassé 8 600 en 2009, alors qu'il était de 2 773 en 2002, a-t-il ajouté. Pour ce qui est du développement des structures sanitaires et sociales de la CNAS, le ministre a relevé que les cliniques spécialisées de Bou-Ismaïl (Tipaza) et de Messerghine (Oran) ont été hissées à des structures de référence nationale. A ces deux cliniques, s'ajoute la réalisation de quatre centres régionaux d'imagerie médicale (Jijel, Laghouat, Constantine et Maghnia), entrés en fonction en 2009 et relevant de la CNAS. Le ministre a aussi annoncé le lancement, en janvier 2010, de l'opération de dépistage précoce du cancer du sein chez les femmes assurées sociales de 40 ans et plus. Abordant le volet de la politique de remboursement du médicament et la réforme du système national de sécurité sociale consacré par la loi de finances 2010, M. Louh a relevé que la dépense de santé et la sécurité sociale a connu une évolution plus rapide que les recettes de la sécurité sociale. En 2009, cette dépense a été évaluée à 160,3 milliards DA contre 155,3 milliards DA en 2008, précisant que la dépense du médicament (premier poste de dépense de l'assurance maladie) a connu un taux d'évolution annuel moyen de 18% durant les dernières années. En revanche, un ralentissement "significatif" du taux d'évolution de la dépense pharmaceutique de la sécurité sociale est enregistré avec 79,7 milliards DA, soit +3,3% d'évolution par rapport à 2008, a-t-il ajouté, qualifiant cela de résultat de la poursuite de la mise en oeuvre des mesures de la politique de remboursement médical. S'agissant de la nouvelle liste de médicaments soumis aux tarifs de référence, M. Louh a indiqué que depuis 2008, 303 DCI (Dénomination commune internationale), soit plus de 2 100 marques de médicaments, sont concernés par le tarif de référence sur les 1 198 DCI (3 200 marques). Cette démarche a induit la baisse des prix pour un nombre "significatif" de médicaments dont ceux traitant des maladies chroniques, selon le ministre qui a relevé en outre l'augmentation de la consommation des produits génériques fabriqués en Algérie. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), Messaoud Belambri, a indiqué, lors de cette journée, que les pharmaciens d'officine étaient appelés à relever le défi de l'élargissement du système du tiers payant. Après l'intégration de l'hypertension artérielle, de l'asthme et de la maladie de Crohn dans le système du tiers payant, celui-ci a été élargi aux autres catégories d'assurés sociaux dans cinq wilayas pilotes, à savoir Boumerdès, Oum El Bouaghi, Tlemcen, Médéa et Annaba, a dit M. Belambri. Concernant les nouvelles mesures prises par la CNAS au profit des pharmaciens d'officine, le secrétaire général du SNAPO a rappelé la réduction du délai de paiement des redevances des pharmacies de 30 jours à 15 jours, soulignant que le syndicat "demande de réduire ce délai à au moins 5 ou 7 jours".