Synthèse de Nabila Belbachir Les principaux objectifs de la lutte mondiale contre la tuberculose se concentrent sur la nécessité de faire baisser l'incidence de cette infection d'ici à 2015, et de réduire de moitié les taux de prévalence et de mortalité par rapport à leur niveau de 1990, ainsi que de dépister et de traiter au moins 70% des nouveaux cas à frottis positif dans le cadre de programmes DOTS. Selon le rapport 2009 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, les 196 pays et territoires qui ont communiqué des données en 2008 représentent 99,6% du nombre estimatif mondial de cas de tuberculose et 99,7% de la population mondiale. Le Groupe d'étude mondial de l'OMS sur la mesure de l'impact de la tuberculose a formulé des recommandations sur la façon de mesurer les progrès accomplis dans la réduction des taux d'incidence, de prévalence et de mortalité dus à la tuberculose (les trois principaux indicateurs d'impact). Parmi celles-ci, figurent l'analyse systématique des données notifiées aux niveaux national et infranational, alliée à des systèmes de surveillance améliorés pour mesurer l'incidence, des enquêtes de prévalence de la tuberculose dans 21 pays faisant l'objet d'une attention particulière au niveau mondial entre 2008 et 2015, et le renforcement des registres d'état civil afin de mesurer la mortalité par tuberculose parmi les autres causes de décès. Il importe de mettre en œuvre les recommandations du groupe d'étude pour mieux mesurer les progrès accomplis vers la réalisation des cibles mondiales fixées pour 2015 ainsi que les progrès de la lutte antituberculeuse les années suivantes. La stratégie «Halte à la tuberculose» est l'approche recommandée par l'OMS pour réduire la charge de morbidité tuberculeuse compte tenu des cibles mondiales. Celle-ci comprend six principaux éléments. Il s'agit de la poursuite d'extension et de l'amélioration de la stratégie DOTS, de lutter contre la co-infection tuberculose/VIH, la tuberculose MR et répondre aux besoins des populations pauvres et vulnérables, de contribuer au renforcement des systèmes de santé sur la base des soins de santé primaires. En outre, cette stratégie a pour objectif d'associer tous les dispensateurs de soins, de donner aux personnes atteintes de tuberculose et aux communautés les moyens d'agir grâce aux partenariats et favoriser et promouvoir la recherche. Il faut dire que le Plan mondial 2006-2015 du partenariat «Halte à la tuberculose» précise l'échelle à laquelle les interventions figurant dans la stratégie doivent être mises en œuvre pour atteindre les cibles de 2015. Les plans nationaux de lutte antituberculeuse sont alignés sur les stratégies sanitaires nationales dans plus de la moitié des 22 pays à forte charge de morbidité. La plupart des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose associent également d'autres ministères, associations et institutions à l'élaboration de leurs plans. Le regain d'importance accordée au renforcement des systèmes de santé constitue la base d'une collaboration plus étroite dans des domaines clés tels que le financement durable, le développement des ressources humaines, la lutte contre l'infection et les systèmes d'information sanitaire. La contribution des initiatives public-privé pour le dépistage et le traitement des cas de tuberculose est difficile à mesurer dans la plupart des pays, mais des exemples tels que le Pakistan et les Philippines (où les partenariats public-privé ont représenté respectivement 19 et 8% de toutes les notifications) illustrent les possibilités offertes d'accroître le dépistage des cas. La contribution des communautés au diagnostic et au traitement de la tuberculose est également difficile à quantifier. De nombreux pays sollicitent des indications et un soutien pour concevoir, mettre en œuvre et évaluer les activités de sensibilisation, de communication et de mobilisation sociale. Malgré les progrès accomplis grâce à l'extension des activités de collaboration tuberculose/VIH, les progrès du dépistage du VIH sont plus rapides que ceux du traitement par le cotrimoxazole et les ARV. Le nombre de patients tuberculeux VIH-positifs traités par cotrimoxazole et ARV est, en effet, faible comparé aux 300 000 patients tuberculeux dont on sait qu'ils sont VIH-positifs, et plus encore comparé au nombre estimatif de 1,4 million de patients tuberculeux VIH-positifs. Le dépistage des cas dans le cadre des programmes DOTS ainsi que les activités de collaboration tuberculose/VIH doivent être étendus pour faire en sorte que beaucoup plus de gens connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH et que les personnes VIH-positives, qu'elles soient ou ne soient pas atteintes de tuberculose, aient accès à des soins et à un traitement rapides et adaptés. Les services de diagnostic et de traitement de la tuberculose sont intégrés aux soins de santé primaires dans la plupart des pays.