De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Des conditions socio-économiques défavorables demeurent un facteur à grand risque pour contracter le bacille de la tuberculose. Aussi les spécialistes mettent-ils en relief les risques de contamination par ce bacille chez les personnes âgées et le degré prégnant chez les personnes atteintes par le virus HIV. De plus, selon les scientifiques, la tuberculose fait désormais partie des infections nosocomiales en milieu hospitalier. Maladie à déclaration obligatoire, la tuberculose place la barre un peu haute en Algérie où l'on totalise plus de 25 000 sujets, dont 10 000 contagieux. Soit une augmentation de 20% au cours de ces 10 dernières années, selon des sources médicales ayant mené des enquêtes. Mais en dépit de ces statistiques effarantes, quelques voix au sein de la santé publique affirment qu'il n'y a pas vraiment péril en la demeure à comparer ces chiffres à ceux enregistrés en Afrique à titre d'exemple. Cependant, soutiennent-elles, la lutte engagée pour réduire la prévalence à l'échelle nationale demeure le cheval de bataille des spécialistes et ce, afin de respecter les exigences de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a décrété la tuberculose comme étant une urgence médicale, et entend bien réduire le taux de mortalité dû à cette infection pulmonaire. Cette volonté se traduit notamment par l'encouragement, voire par la mise en place de structures sanitaires «extra-hospitalières» qui pourraient prendre en charge des cas émanant des zones éloignées. Il s'agit des unités de contrôle. A travers le territoire algérien, chaque wilaya en est dotée et Constantine en compte cinq. Dans cette wilaya, il nous est difficile d'établir une liste exhaustive concernant le nombre de tuberculeux au terme de l'année 2009. Bien que les unités de contrôle des tuberculeux et des maladies respiratoires (UCTMR) accueillent de nouveaux cas. Le traitement ambulatoire, bien que justifié, décourage souvent les patients. Soit par manque d'une prise en charge régulière allant de la consultation à la radiologie, soit par simple lâchage de la part des sujets atteints. Ce déséquilibre n'est pas sans conséquence directe sur la propagation directe de la pathologie, estime un médecin affilié à l'une des UCTMR. Pour pallier cette anomalie, les services compétents adressent aux malades répertoriés des correspondances en vue de les alarmer sur leurs rendez-vous ratés, en vain. C'est du ressort des structures de santé, notamment des directions de wilaya d'intensifier des campagnes de sensibilisation et revoir leur copie des «patients» indifférents aux germes pour minimiser la propagation de la maladie qui sévit toujours. Toutefois, certains agents paramédicaux aguerris imputent la recrudescence de ces bacilles tuberculeux au fait que la méthode initiale de prise en charge a été modifiée. De fait, selon des sources concordantes, le tuberculeux était, par le passé, soumis obligatoirement à deux mois de mise en quarantaine pour éviter toute forme de contagion ou de récidive, ce qui n'est plus le cas. Les unités de contrôles viennent prendre le relais au CHU qui ne garde que les formes jugées urgentes pour des soins intensifs et transfère les sujets dont la gravité demeure surmontable aux UCTMR. Ces dernières prennent en charge 6 mois durant les malades qui bénéficient d'une médication gratuite, mais qui est parfois freinée au niveau de la pharmacie centrale en raison de quelques latences… outre des pénuries récurrentes, atteste-t-on. En termes chiffrés, Constantine a enregistré depuis le 1er janvier 2008 au 31 août de la même année 92 cas pulmonaires et 209 cas extra-pulmonaires. Depuis, d'autres cas sont venus s'ajouter sur les listes existantes. On déplore toutefois le manque de discipline chez quelques patients qui font fi des règles de suivi… Doit-on interner tous les tuberculeux ? Assurément non, mais il convient de souligner que la sensibilisation reste le seul garant pour persuader les malades ambulatoires de ne pas rater leur rendez-vous. Cela requiert incontestablement autant de synergie et de chronologie de la part du corps soignant.