De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Il faut savoir que, parmi les centres les plus convoités à Constantine, l'ex-DAT de Bardo (Rahmani Achour) a vu le passage d'éminents spécialistes en pneumo, à l'image du défunt professeur Khellaf ou de M. Djaghri actuellement (en privé). C'est pourquoi, ce n'est pas fortuit si ce centre fait parler encore de lui en dépit d'un délabrement avancé de son ossature. «Nous recevons en moyenne 10 malades par mois. Si le BK est avéré positif, son détenteur est directement soumis au traitement. En outre, la famille est convoquée pour un dépistage. La déclaration obligatoire se fait automatiquement dès l'apparition des signes de la maladie.» Selon des sources concordantes pour le mois de février 2009, «Bardo» a répertorié 15 nouveaux cas pulmonaires et 27 extra-pulmonaires. Les asthmatiques et autres maladies respiratoires correspondaient respectivement au nombre de 31 et de 331 cas. Ces chiffres seraient revus à la baisse dans les autres structures de la wilaya, indique la même source, arguant le fait que le DAT Bardo accueille autant de malades en provenance des autres banlieues. Il est clair que les médicaments sont délivrés gratuitement conformément au programme de lutte contre cette maladie. Mais à voir un centre spécialisé dans les maladies respiratoires «handicapé» par la panne de sa radiologie, cela décourage les malades qui sont obligés de se rendre vers d'autres structures de santé publique ou souvent privées pour faire une radio du thorax. A 20 minutes de l'ouverture de l'UCMTR qui assure les auscultations de l'après-midi, mercredi, une bonne dizaine de malades étaient munis de leur radio. «Nous l'avons faite ailleurs. Celle-ci est en panne», murmure-t-on. Questionné, le personnel, notamment paramédical, s'accorde à dire qu'il travaille avec les moyens du bord. Par exemple, «les commandes des produits d'hygiène indispensables à la désinfection des lieux sont fournis au compte-gouttes…». De plus, le centre qui assure également la livraison de certificats de bonne santé bute encore… sur le problème de rupture d'imprimés. Ces défaillances, bien que vécues à l'intérieur de UTCMR, demeurent pour le moins invisibles aux malades qui y trouvent quand même la disponibilité du corps médical formé de deux généralistes recyclés, d'un spécialiste et de deux médecins dépêchés périodiquement par le CHU pour assurer des contrôles aux tuberculeux. A quelques encablures de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose qui coïncide avec le 24 mars de chaque année, la direction de la santé et de la population de Constantine songe à organiser des portes ouvertes au niveau des structures de soins. Une occasion pour la corporation médicale de sensibiliser la population locale aux risques de contagion de cette maladie. Et surtout de revoir la copie de ces UCTMR durant l'année d'exercice : question de tirer un bilan sur les avancées ou non de la prise en charge des patients et de le soumettre à débat, en prenant en compte tous les efforts consentis par l'Etat… en dinars pour éradiquer ces bacilles.