Des chefs d'entreprise allemands opérant dans le secteur des énergies renouvelables séjournent depuis dimanche dernier à Alger. Ils ont rencontré hier leurs homologues algériens au cours d'une réunion à l'hôtel El Djazaïr sous le thème «le partenariat algéro-allemand dans le domaine de l'énergie solaire». Les deux parties ont parlé affaires. Les Allemands, dont l'expérience en matière d'énergies renouvelables n'est plus à démontrer, ont manifesté de l'intérêt pour le marché algérien, se déclarant disposés à monter des projets de partenariat dans le renouvelable. Cet intérêt a été d'ailleurs mis en exergue par Mme Cristina Wittek, directrice du département énergie renouvelable au ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie, au cours du point de presse qu'elle a animé en marge de la rencontre susmentionnée. Cristina Wittek a souligné que le gouvernement allemand ne peut se substituer aux entreprises, mais il les incite à s'intéresser au marché algérien. Elle a largement parlé du bilan énergétique en Allemagne, dont le renouvelable représente une part importante. L'énergie renouvelable s'y est tellement développée que les Allemands en exportent et en quantités importantes ; la production exportée provient à hauteur de 60% du solaire et de 87% de l'éolien. Elle a cependant noté que le développement des énergies renouvelables en Algérie demeure timide et qu'il reste beaucoup à faire en la matière. La directrice du département énergie renouvelable au ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie a évoqué dans son intervention le méga-projet Desertec, déclarant que l'Allemagne ne peut s'y prononcer pour le moment car il n'y a rien de concret ; le projet en est encore au stade de l'initiative. Desertec est un projet de quatre cent milliards d'euros auquel s'intéressent nombre de pays comme la Suisse, l'Italie et l'Allemagne. Côté opérateurs privés, Cevital veut y être associé. S'il arrive à voir le jour, ce projet sera la première plate-forme dans la sous-région du Grand Maghreb dans le domaine des énergies renouvelables. Indépendamment de l'institutionnel dont a parlé Cristina Wittek et de la volonté des entreprises allemandes à resserrer la coopération avec les sociétés algériennes qu'elle a évoquée, la conférence d'hier a déjà permis de dégager des pistes de partenariat à explorer. D'ailleurs, des rencontres de mise en relation ont été organisées hier juste après la conférence-débat qui s'est terminée à la mi-journée. Y. S.